Alors qu’ils s’étaient pour la plupart murés dans un silence de poltron dès l’avènement au pouvoir du Dr Boni Yayi, les anciens ministres du Général Mathieu Kérékou reviennent depuis peu au devant de la scène politique. Malheureusement, pour le président de la République, ils se rangent tous dans l’opposition.
Ils font petit à petit leur come-back dans l’arène politique. Presque trois ans qu’ils étaient soumis à la loi de l’omerta. Trois ans pendant lesquels ils ont laissé les nouveaux princes de la cité, jeter l’opprobre sur leur gestion aux côtés de l’homme du 26 octobre 1972. Mais désormais, ils semblent décider à donner la réplique ou plus ou moins à faire savoir leur désapprobation face à la gestion qui est faite depuis le 6 avril 2006 au sommet de l’Etat. Ces derniers, ce sont les ministres de Kérékou. Au nombre de ceux-là qui ont finalement rompu avec la langue de bois, on note Kamarou Fassassi. Revenant à la lumière après trois ans passés dans l’ombre, il a eu le mérite de faire descendre le président Boni Yayi à Ifangni aux lendemains de son entrée politique effectuée dans ladite ville. L’autre ministre dont la sortie a causé un phénomène sismique dans le rang de la mouvance au pouvoir, est l’inaltérable porteur de parole de Mathieu Kérékou, Gaston Zossou. Dès son intervention, il s’en est suivi un branle-bas au sein de l’alliance au pouvoir qui a, de manière maladroite déterré l’affaire Titan, laissant d’analyser les réels sujets sur lesquels l’intéressé s’est prononcé. Si la sortie de Marie-Elise Gbèdo dernièrement est beaucoup plus technique, ce n’est nullement le cas de celle de Pierre Osho, ancien ministre d’Etat de Kérékou dont le charisme et l’expérience des affaires d’Etat sont salués. Sans velours, il a jugé que « le gouvernement du changement est sans programme d’actions ».
De la crise politique, de la gratuité de l’école et de la césarienne, la filière coton et bien d’autres sujets sont selon empreints de manque de rigueur, de méthode et de sérieux dans leur préparation. Une pareille analyse ne peut plaire aux gouvernants actuels. Avec leur expérience, les anciens ministres sont apparemment de retour pour donner des leçons de gestion à l’équipe gouvernementale actuelle. Toute chose qui n’arrange pas le régime en place qui a construit son image sur la destruction de celle de son prédécesseur. D’autres ministres ou anciens collaborateurs de Mathieu Kérékou sont annoncés pour effectuer des sorties médiatiques dans les jours à venir. Ce qui n’augure rien de bon pour Boni Yayi et ses partisans.
Benoît Mètonou
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