La commission d’étude de la création de la Force unique de sécurité intérieure (Fusi), a remis officiellement hier mardi 18 juillet, son rapport au président de la République. La cérémonie a eu lieu à la salle du peuple du palais de la Marina, en présence des membres du gouvernement et du haut commandement militaire. A l’occasion, les membres de la commission ont présenté l’essentiel des réformes à mettre en œuvre pour la mise en place de cette force unique.
La gendarmerie nationale et la police nationale seront bientôt fusionnées. Le rapport de la commission d’étude de création de cette force unique a été transmis hier au Chef de l’Etat. Avant la remise du document au président de la République, le président de la commission, le général Félix Tissou Hessou, est revenu sur le contexte de création de cette force unique.
« Les deux forces se livrent une compétition indigne mais féconde en préjudices. Ce qui finit par hypothéquer l’efficacité. Une forme unique s’impose donc d’elle-même », a fait remarquer le Général.
Pour lui, il urge de mettre fin au système bipolaire. Au président de la République de renchérir que les défis sécuritaires de notre temps ont changé de nature et de dimension.
« Ces défis nous imposent une cohérence d’actions et une meilleure organisation de nos forces de sécurité publique », soutient-t-il. « Les menaces auxquelles le monde doit désormais faire face ont pour noms : le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de drogue et de substances illicites en tout genre, et des bandes organisées dont les modes opératoires sont de plus en plus sophistiqués », a déclaré Patrice Talon.
Les raisons qui poussent à la création de cette force sont l’efficacité, l’efficience et les moyens limités qui contraignent à plus de rationalisation. Quant au premier rapporteur de la commission Yaya Soumaïla, il a souligné que les mutations démographiques, politiques, sociales et technologiques en cours dans le monde, appellent aujourd’hui plus qu’hier davantage de pragmatisme dans l’approche des problèmes.
La Police Républicaine, force paramilitaire…
Lors de la remise officielle du rapport au chef de l’Etat, le premier rapporteur de la commission, le colonel Yaya Soumaïla, a levé un coin de voile sur la nouvelle force à naître.
«La nouvelle force présentera la particularité de pouvoir concilier les savoir-faire de la manœuvre militaire, et les réflexions de la pratique policière », a vanté Yaya Soumaïla.
A l’en croire, la force unique sera dénommée Police Républicaine et aura un statut de force paramilitaire selon ce qui est retenu par la commission. La Fusi, telle que conçue, ne disposera ni du droit syndical, ni du droit de grève. Mais il y sera institué des délégués de personnel qui sont les représentations des différentes catégories de personnel. « Ce type de force détient une polyvalence affirmée », affirme le premier rapporteur de la commission. Par ailleurs, certains gendarmes qui le souhaitent pourront être maintenus dans les forces armées béninoises. Quant au commandement de la force et des unités subordonnées, la commission a retenu de placer à sa tête des cadres supérieurs. Les mêmes conditions seront observées pour les unités subordonnées. En ce qui concerne les dispositions à prendre pour la mise en place de cette force, la commission a suggéré la dissolution de la police nationale, de même que celle de la gendarmerie nationale ; suivies du reversement des patrimoines matériels et immatériels des deux institutions à la Police Républicaine, en plus de leurs personnels. « Le travail de concrétisation démarre dès maintenant avec la feuille de route que vous proposez. A cet égard, les décisions appropriées seront prises par le Conseil des Ministres », a conclu le président de la République
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