Le journaliste Michel Taube dans un récent éditorial sur BFMTV montre comment l’enlèvement des deux touristes français et l’assassinat de leur guide béninois au Parc national de la Pendjari le 1er mai dernier est la conséquence du mauvais choix de gestion de Patrice Talon.
Michel Taube pense que «Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères, a eu raison de pointer l’imprudence des deux otages français libérés, Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, qui sont allés visiter le parc de la Pendjari au nord du Bénin». Mais, pas pour les raisons évoquées par le quai d’Orsay. Il estime que ces deux français couraient un autre risque, celui de «de s’être rendus dans un pays hier démocratique, stable et pacifique mais aujourd’hui confisqué par un président de la République, Patrice Talon, devenu un talon d’Achille de plus qui fragilise la stabilité de l’Afrique ouest-francophone». Il relève que l’instabilité politique d’un Etat africain impacte directement sur la vie des Français, «comme on le constate tragiquement avec la mort de nos deux soldats, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello». Et pour lui, la France paie cher «le prix d’une mauvaise gouvernance démocratique dans un pays dont nous sommes partenaire».
Car, rappelle-t-il, dans le parc de la Pendjari, les fonctionnaires béninois du secrétaire général du syndicat national des Eaux et forêts, avaient été évincés et remplacés fin 2017 par un organisme sud-africain, au terme de la signature d’un contrat de gré à gré imposé aux autorités locales par l’administration centrale. Des agents publics béninois s’en étaient plaints, notamment le capitaine Patrice Trékpo, mis aux arrêts subséquemment à ses propos. Mais alors, le 1er mai dernier, où étaient passés ceux-là même qui devaient assurer la sécurité de ce parc? Mieux, Michel Taube se demande si ce n’est pas cette privatisation contesté de la mission de sécurité de ce lieu très touristique qui a créé les conditions possibles de la tragédie vécue depuis le 1er mai? Le journaliste exhorte la France à diligenter «une mission d’enquête parlementaire, indépendante et courageuse» capable de résister aux pressions politiques pour démêler «le fil de cette tragédie bénino-française».
Laisser un commentaire