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Suite à notre article « Bénin : Faux médicaments et fausses ordonnances de retour », l’ABRP réagit

Dans sa parution n° 3878 du mercredi 31 mai 2023, votre quotidien La Nouvelle Tribune, publiait un article sur les conséquences de l’obligation de présenter une ordonnance médicale avant de se faire servir un antibiotique en pharmacie qui a été étendue à d’autres médicaments. L’auteur de l’article avertissait sur la résurgence du phénomène des faux médicaments et la délivrance de fausses ordonnances par des médecins de quartier.

Conformément à l’article 136 du Code de l’information et de la communication, la Direction générale de l’Agence béninoise de régulation pharmaceutique (ABRP) a envoyé son droit de réponse que nous publions en intégralité. Lire ci-dessous le droit de réponse suivi de notre article

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Bénin : Faux médicaments et fausses ordonnances de retour

L’obligation de présenter une ordonnance avant d’acheter un médicament en pharmacie a entrainé depuis quelques semaines, la résurgence de la vente de faux médicaments. De même qu’une nouvelle astuce qui permet de bluffer même l’employé de pharmacie le plus averti avec de fausses ordonnances. De façon pernicieuse, insidieuse et en toute discrétion, les faux médicaments ont refait surface au Bénin. Pour s’en procurer, il suffit de taper à la bonne porte ou de tomber sur la bonne personne. La ruée vers ces médicaments de la rue a repris de plus belle depuis qu’une decision aurait rendu obligatoire la présentation d’une ordonnance dûment signée par un docteur avant de se voir servir des médicaments dans une pharmacie. Au départ, cette mesure était limitée à la vente des antibiotiques, suite à un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui stipule non pas que ces produits sont dangereux pour la santé mais plutôt, parce que le Bénin fait partie des pays qui consomment plus d’antibiotiques en Afrique de l’Ouest. Et depuis quelques semaines, les pharmaciens refusent de vendre d’autres produits comme l’Efferalgan qui n’est pas un antibiotique mais un antalgique et un antipyrétique, sans que son interdiction de vente sans ordonnance soit annoncée officiellement.

Ce médicament est en fait indiqué en cas de douleurs d’intensité légère et modérée telles que les maux de tête, états grippaux, douleurs dentaires, courbatures et règles douloureuses. La majeure partie de la population en consomme tous les jours et c’est l’un des médicaments les plus vendus en pharmacie. Un autre médicament également prisé par les populations est Flagyl ou Métronidazole qui est à la fois un antibiotique et un antiparasitaire. Il est utilisé dans le traitement de certaines maladies infectieuses ou parasitaires de l’intestin et de l’appareil génital. Sa vente est également interdite sans ordonnance. Les conséquences de toutes ces mesures gouvernementales se payent cash aujourd’hui : les populations se rabattent sur les faux médicaments.

Évidement ces produits sont mal conçus, nuisibles pour la santé et causent la mort de plusieurs milliers de personnes dans le monde surtout en Afrique subsaharienne chaque année, selon les différents rapports de l’Oms. Mais, les malades ou leurs parents sont contraints de s’en accommoder faute d’avoir une ordonnance en bonne et due forme d’un médecin. Et comme l’automédication est très en vogue au Bénin, l’information pour traiter telle ou telle maladie passe facilement de bouche à oreille. Il n’est plus question d’aller dans un centre de santé.

Et ceux qui ne veulent pas acheter les faux médicaments sur le marché noir, font appel à une nouvelle astuce, qui a pris de l’ampleur ses dernières semaines. Il suffit de connaitre, l’infirmier, le garde-malade ou l’aide-soignant du quartier pour se faire délivrer une vraie-fausse ordonnance. Ceux-ci disposent de faux carnets et de faux cachets puis, ils délivrent à la guise au client, une ordonnance pour n’importe quel produit moyennant finance bien sûr. Le cas échéant, il suffit de se présenter dans une pharmacie et le tour est joué, les employés n’étant pas très souvent regardant sur l’authenticité du document qu’on leur présente. 

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