chronique

/food/soglo1.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> /food/lehady.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />LE RAZ DE MAREE DE LA RB A COTONOU : L’EXPRESSION DU GENIE D’ORGANISATION DE LEHADY V. SOGLO OU DE LA VITALITE DU CHARISME DE NICEPHORE D. SOGLO ?

Puisant dans mes humanités, je me rappelle cette tirade de Don GOMEZ, comte de Gormas à Don DIEGUE dans le Cid, la fameuse pièce de Pierre CORNEILLE : « Enfin vous l’emportez et la faveur du Roi vous élève à un poste qui n’est dû qu’à moi. » Eh oui ! Contre toute attente, Jérôme DANDJINOU n’a  pu rien faire face à la vague déferlante de l’artillerie « houézèhouè » mise au point par le Premier Adjoint  au Maire de Cotonou. Comme en 2003, Léhady Vinagnon SOGLO s’est chargé personnellement de l’organisation des présentes élections municipales, communales et locales avec un succès au-dessus de toutes les espérances : 29 conseillers obtenus sur les 49 de Cotonou !
Votre serviteur fut celui qui en 2003 était chargé au sein du COPEL créé ex-nihilo par lui de la gestion du processus électoral aidé alors par mon jeune et dynamique frère Michel MAKPENON, un as des statistiques électorales et de la disposition stratégique des forces sur le terrain. Ce dispositif fut payant et la RB s’imposa entièrement à Cotonou. Or, LVS a un préjugé détestable pour les « vieux ». Tous ceux qui ont plus de cinquante-cinq ans d’âge ne font plus son affaire, et le « vieux » que je suis devenu après 2003, s’est retrouvé dans la situation d’un automobiliste qui dans une double queue de « go slow » est éjecté  de la queue où il se trouvait auparavant ? Coincé de ce fait, il aura toutes les peines du monde à réintégrer la circulation ! La seule exception à sa gérontophobie est son propre père, le Maire de Cotonou, dont il a besoin de l’aura charismatique pour ses ambitions politiques. Autrement, il préfère s’entourer d’une nuée de jeunes turcs, fidèles, obséquieux et dociles.
Lors donc que les « vieux » marginalisés quittent en masse la RB à cause de lui, il est évident qu’ils ne le portent guère dans leur cœur. Moi aussi, je n’avais pas beaucoup d’estime, ni de sympathie pour LVS ; mais l’homme de science que j’ai toujours voulu être en toutes circonstances, a fini par constater que nonobstant son goût immodéré pour le suivisme, sa soif inextinguible d’être adulé et obéi au doigt et à l’œil par une nuée de lèche-grolles, l’homme a changé et mûri avec le temps. Le Léhady Vinagnon SOGLO d’aujourd’hui n’est plus ce jeune impertinent et cassant détesté par une majorité de gens, entre autres pour sa désinvolture et ses manières expéditives toutes nord-américaines. Aussi fut-ce  avec joie que j’ai vu mon jeune frère Michel MAKPENON me remplacer après les élections locales de 2003 comme le spécialiste à part entière de la gestion de la stratégie électorale de la « bande à Léhady ». Ce fon-aïzo de Toffo possède les qualités, mais aussi les défauts de ces métis que nous sommes en région aïzo, toujours prêts à mourir pour la tâche à nous confiée.  D’où le travail colossal qu’il abat depuis, surtout lors de la présidentielle de 2006 et les législatives de 2007. Quelle fougue, quelle passion et quelle obsession de réussir coûte que coûte dans sa mission, toutes choses qui le conduisent quelquefois à prendre des risques parfaitement inutiles pour un coordonnateur au budget et au matériel, que ce soit  en 2007 et surtout en 2008. En effet, il lui suffisait dans l’affaire de délivrance de cartes d’électeur supplémentaires de s’en remettre au coordonnateur de la CENA dans le Littoral qui est loin d’être un zélote de la mouvance au pouvoir !
La conclusion logique qu’on est à même de tirer du raz de marée de la RB à Cotonou doit donc dépasser le cliché éculé de la seule puissance presque magique du charisme de Nicéphore D. SOGLO. Contrairement au PRD, la RB n’a gagné que la bataille de Cotonou, mais s’est vue arracher toutes les mairies qu’elle contrôlait dans l’Atlantique dont la très symbolique ville de Ouidah !  Et puis, n’oublions pas cette régularité universelle que les grandes villes (Dakar, Libreville, Paris, etc.) votent toujours contre le régime en place, un vote-sanction souvent impressionnant. Aussi faut-il nuancer l’efficacité de la machinerie mise au point par LVS à  la Marie de Cotonou.
Ne voyons-nous pas déjà poindre à l’horizon un autre drame dans cette famille dont le destin ressemble étrangement à celui des Atrides de la Grèce antique, famille éclatée par la lutte impitoyable pour le pouvoir ? 
 
Dénis AMOUSSOU-YEYE, professeur à l’UAC 

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