Il y’a quelques jours, les médias mauritaniens ont rapporté un événement passé inaperçu en dehors du pays mais qui n’a pas laissé indifférent le président Ould Abdel Aziz. En effet, en tournée en Afrique, l’un des principaux leaders du mouvement d’abolition de l’esclavage, Biram ould Dah ould Abeïd a eu l’opportunité de s’exprimer sur la chaîne publique burkinabè, lors de son passage au pays des hommes intègres.
Une situation qui n’a visiblement pas plu au président mauritanien qui a décidé de le faire savoir à son homologue du Faso. Pour comprendre l’affaire, il faut se rappeler qu’en Mauritanie, l’esclavage des noirs (ceux qui sont plus foncés que les autres) est presque autorisé, puisque toutes (ou presque toutes) les familles non noires possèdent un esclave noir.
M. Biram ould Dah ould Abeïd aidé de son organisation a donc mené une lutte acharnée contre ce système; lutte qui l’a conduit en prison. Après sa mise en liberté, il a décidé d’étendre sa lutte en sensibilisant les autres pays africains sur ce qui se passe en Mauritanie.
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C’est donc dans cette logique qu’il est intervenu sur la chaîne publique burkinabè. Apprenant cette intervention, le président Ould Abdel Aziz a pris l’initiative de faire part à son homologue burkinabè Roch Christian Kaboré de son mécontentement.
D’après le site MauriWeb, le président Kaboré a juste rappelé à son collègue mauritanien qu’il a accédé au pouvoir à la suite d’une révolution et qu’à ce titre, la Constitution ne lui permet pas de restreindre la liberté de s’exprimer ni celle de circuler. Il s’est également étonné du fait que le président mauritanien n’a pas réagi à la distinction de M. Biram par le secrétaire général des Nations Unies.
Une réponse qui n’a peut-être pas satisfait le président mauritanien, mais qui a le mérite d’être clair!
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