Voici une affaire qui pourrait raviver une tension politique qui commençait pourtant à montrer des signes d’essoufflement au Gabon. L’affaire ressemble à des détournements en série de deniers publics. Au cœur de la manœuvre, Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon.
Au cœur du scandale : des mouvements de fonds suspects
Hier jeudi, l’affaire a connu un nouveau rebondissement. Mais tout a véritablement commencé il y a trois ans, par des révélations fracassantes d’un journal français spécialiste du fait. C’est alors que l’organisme anti-blanchiment Tracfin est alerté. Des mouvements de fonds suspects sont ensuite constatés : il s’agit plus précisément de retraits et dépôts en espèces par Marie-Madeleine Mborantsuo dans des banques au Luxembourg, au Canada, au Liban, à Monaco. Mieux, en examinant le patrimoine immobilier de Marie-Madeleine Mborantsuo aux Etats-Unis, en Afrique du sud et en France, la police va découvrir et saisir cent mille euros (plus de soixante-cinq millions de francs Cfa) en liquide dans sa maison à Versailles (France). La somme d’un million d’euro (plus de 655 millions de CFA) sera aussi découverte dans sur ses comptes dans trois banques à Monaco…
Une bonne et une mauvaise nouvelle pour Marie-Madeleine Mborantsuo
Sauf que, bonne et mauvaise nouvelle pour elle, l’affaire est aux mains de ‘‘ la justice française’’. La Chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a d’ailleurs délibéré hier jeudi, à huis-clos, et ceci après une enquête préliminaire menée par le parquet national financier.
La mauvaise nouvelle reste que la présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon est actuellement sous le coup d’une enquête, pour : recel de détournements, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment en bande organisée. Ce qui, incontestablement, va porter un coup dur à l’image de celle qui a proclamé les résultats des dernières élections présidentielles controversées au Gabon.
La bonne nouvelle relative c’est finalement que cette affaire se passe en France. Comme les dirigeants africains savent si bien le faire dès qu’ils sont en mauvaise posture, Marie-Madeleine Mborantsuo pourrait bien elle aussi adopter une ligne de défense qui consisterait à surfer sur le sentiment anti-néocolonialisme très fort au sein de l’opinion publique africaine pour envoyer la justice française ‘‘s’occuper de ce qui la regarde’’.
Mais pour l’instant, elle est terrée dans son silence…
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