Guinée : les discours panafricanistes d’Alpha Condé cachent-ils autre chose?

Depuis quelques semaines, les internautes africains ont été surpris de découvrir des discours panafricanistes venant du président guinéen Alpha Condé. En effet, au pouvoir depuis plusieurs années, l’homme ne s’était pas illustré dans ce sens. Bien au contraire.

Pourquoi les africains s’interrogent?

Pris au dépourvu, les internautes africains ont bien été obligés de reconnaître la justesse des propos du président guinéen

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Oui, comme l’a dit le président Condé, les africains sont fatigués des donneurs de leçons, oui les ONG ne peuvent décider à la place des Etats africains, oui les africains veulent couper le cordon ombilical avec les anciens colonisateurs. Mais pourquoi maintenant? Pourquoi adoptent-ils cette posture aujourd’hui après tant d’années à la tête de la Guinée?

Une seule réponse peut étayer à juste titre ce changement : puisque Alpha Condé était président depuis plusieurs années et n’avait jamais manifesté ce panafricanisme, ce changement pourrait être dû à sa nouvelle élection en tant président de l’Union africaine.

Dans ce cas, il faudrait rappeler à Monsieur Condé, que le panafricanisme ne doit pas être conditionné par un poste au niveau africain. Bien que les africains approuvent son discours, ils veulent bien lui rappeler que son discours ne doit pas s’arrêter après sa « mission » à l’UA.

Pourquoi les guinéens s’interrogent?

Au niveau de la Guinée, ce qui interpelle les internautes reste la question de la constitution. En effet, Alpha Condé vient d’épuiser sa possibilité de candidature à la présidence de la Guinée d’après la constitution. Effectuant actuellement son deuxième et dernier mandat, certains craignent une envie de changement de la constitution.

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Comme le rapporte le site Guineenews.org, le président Condé a esquivé lors d’une interview en France la question du troisième mandat :

« Pour le président guinéen en visite d’Etat en France, l’Occident a une vision « dogmatique » de la limitation des mandats en Afrique et selon lui ce ne serait pas aux puissanses occidentales de décréter la limitation du mandat. Il cite en exemple l’ile de Singapoure un grand succès économique dont le dernier premier ministre fils du premier Premier Ministre Lee Kwan Yuen,  auteur du « miracle économique de Singapoure » vient de faire son troisième mandat. « 

D’où cette question : Alpha Condé aurait-il adopter ce discours panafricaniste pour ne pas se faire réprimander en cas de modification de la constitution? Si tel est le cas, ce serait bien triste et son discours aurait du coup perdu toute sa substance…

4 réponses

  1. Avatar de Mohamed barry
    Mohamed barry

    le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,mais par ceux qui les regardent sans rien faire.

  2. Avatar de kal el
    kal el

    La limitation de mandant n’est pas le problème, l’intérêt supérieur de la nation est bien plus grand aussi moi J’elirais mille fois un président qui pense à son peuple qui veut le développement de l’Afrique et l’expression de sa grandeur c’est ainsi la démocratie à l’africaine pas besoin d’une démocratie à la grecque

    1. Avatar de EMILE KEÏ
      EMILE KEÏ

      Moi ce discours me plait bien si son auteur n’a pas des intentions politicienne derrière la tête auquel cas ce serait d’image pour lui.Mais dans le fond je condamne l’application béate de la démocratie occidentale en Afrique.Il faut reconnaître que les vrais hommes d’État à poigne sont rares en Afrique.Dans ces conditions la methode de limitation des mandats présidentiels à cinq ans renouvelable une fois est-elle appropriée? Dans un continent où élections est sinonimes de troubles,guerre,rébellion,crise poste électorale,trouve etc…pourquoi ne pas en faire moins? Je pense à trois mandats de sept ans par exemple.La grande France a eu ses septennats modifiés y’a pas longtemps. Et puis nos politiciens doivent avoir le courage d’écrire ça dans la constitution et faire des référendums honnêtes pour obtenir l’approbation des peuples une fois pour toute. Aux États Unis la dureée du mandat présidentiel est de quatre ans et le suffrage est indirect. Le peuple vote les grands électeurs qui votent à leur tour le président et pourtant c’est une démocratie à part entière! Le choix des dirigeants politique ne se fait pas de la même manière qu’en occident mais là aussi y’a choix du peuple donc c’est une démocratie et la Chine impose respect.Vous vous imaginez des élections générales tous les cinq ans en chine avec une population de près de deux milliards? Ils ont trouvé leur formule de choix de leur gouvernants et ça marche.Pourquoi l’Afrique n’imaginerait-elle pas son système de choix de ses dirigeants ?

  3. Avatar de Pierre Claver Ouédraogo
    Pierre Claver Ouédraogo

    DE MON OBSERVATOIRE
    ALTERNANCE DEMOCRATIQUE EN GUINEE-CONACKRY : PR DE DROIT CONSTITUTIONNEL, ALPHA CONDE POURRAIT TOUT ENVIAGER SAUF TRIPATOILLER LA CONSTITUTION !
    A mon humble avis, le président guinéen Alpha Condé pourrait tout envisager dans sa vie politique sauf rebeloter pour un troisième mandat à la tête de son pays.

    La raison est fort simple :

    1. Docteur d’Etat en droit constitutionnel et enseignant de cette discipline pendant plus d’une vingtaine d’années à la Sorbonne (Paris), il sait ce qu’il peut lui en coûter de vouloir tripatouiller la Loi fondamentale de son pays : une terrible révolte populaire sans précédent ;

    2. en effet, les Guinéens ne l’accepteront jamais. Pis, ils pourraient éjecter le président Alpha Condé par une petite fenêtre, de loin plus exigüe que celle par laquelle le beau Blaise Compaoré du Burkina Faso a été exfiltré par son peuple le 31 octobre 2014 ;

    3. la Guinée-Conakry étant un beau, grand, vaste et riche pays très mal géré depuis la nuit des temps, ses habitants ont toujours caressé l’espoir de voir enfin arriver à la magistrature suprême un cadre capable de relever les vrais défis du développement , pas de simples magiciens du verbe incapables de booster le développement national ;

    4. très amer, le constat actuel est que de Sékou Touré à Alpha Condé, aucun président Guinéen ne s’est montré à la hauteur de la tâche, c’est-à-dire capable de placer le pays sur orbite, sur la rampe du lancement en matière de valorisation des ressources naturelles. Aucun ! ;

    5. étant donc entendu que la Guinée-Conakry mérite d’être enfin dirigée par un politique de premier plan, grand rassembleur devant l’Eternel, capable d’inventer l’avenir, de redonner au pays ses lettres de noblesse après une soixantaine d’années d’errements et de tâtonnements, Alpha Condé ne peut commettre l’imprudence de vouloir briguer un troisième mandat. Il le voudrait de tout son cœur et de toute son âme qu’il ne le pourrait !

    Certes, cette Guinée, gâtée par Dame nature, manque cruellement et, paradoxalement, de cadres politiques compétents dans l’Opposition. Mais les Guinéens ont déjà prouvé à la face du monde leur nationalisme, leur panafricanisme et leur savoir-faire de manière suffisamment convaincante que le prochain messie pourrait venir de la société civile, du clergé ou d’une autre sphère de compétence.

    Il n’y a donc pas à désespérer de cette Guinée grandeur nature, véritable pôle de croissance économique exponentielle en Afrique de l’Ouest. A cause des énormes richesses de son sous-sol jusque-là inexploitées, qu’un dirigeant bien attentionné peut faire extraire en un tour de bras en s’adressant à des partenaires technico-financiers respectueux du « gagnant-gagnant » ! Sur des bases objectives qui ne lèsent aucune partie…

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