Les réactions du gouvernement et des autorités municipales de Cotonou sont toujours attendues depuis le début des nouvelles inondations qui sévissent dans la ville. Si les inondations de 2007 ont suscité des réactions tous azimuts du pouvoir du changement et des autorités municipales de Cotonou, celles qui sévissent actuellement ne semblent pas encore les mouvoir.
Le constat est amer et inquiète déjà beaucoup d’habitants de Cotonou, envahis par des eaux abondantes dans leurs lieux de travail comme au domicile.
Comment comprendre, en effet, que plus deux semaines après les fortes pluies, le pouvoir central n’ait encore pipé mot? Le paradoxe est si fort, lorsqu’on se rappelle les élans de « sauveteurs » affichés par le Chef de l’Etat et tout son gouvernement, lors des inondations antérieures. Veulent-ils laisser croire maintenant qu’ils n’ont plus de cartouches à proposer aux sinistrés ? Pourquoi l’on ne revoit plus de nouveau le Président Boni Yayi et ses ministres braver l’eau, et allant dans les coins les plus affectés de la ville ? Les questions sont nombreuses face à l’indifférence qu’affiche le régime du changement. Le pire est que, pendant ce temps, les inondations poursuivent leurs dégâts et mettent davantage en péril la vie de beaucoup d’habitants de Cotonou.
D’un autre côté, on s’étonne aussi du silence du maire Soglo et son équipe, qui, pourtant, viennent de voir leur mandat renouvelé à la tête de la ville. L’occasion n’est-elle pas, dès lors, propice pour prouver aux « Cotonois » leur attachement à leur bien être social et à la qualité de leur cadre de vie ? La municipalité de Cotonou semble encore loin de percevoir les choses de la sorte. Pas plus qu’elle ne donne l’impression de réussir les grandes missions qui lui sont confiées. Les inondations, en tout cas, continuent de sévir dans toute la ville et pourraient s’aggraver d’ici à là si des actions concrètes ne sont pas vite menées pour limiter ses dégâts. Quant aux populations victimes, les conséquences sanitaires pourraient être plus dramatiques, si on les laisse dans cette triste situation.
Autant le pouvoir exécutif et les autorités municipales doivent mettre de côté leur différend politique et travailler en synergie pour vaincre à jamais ce triste phénomène qui sème la terreur chaque année dans la ville.
Christian Tchanou