Un quotidien que je porte particulièrement dans mon cœur parce qu’il s’agit d’une initiative d’étudiants en fin de cycle dont j’ai eu le plaisir de contribuer à la formation universitaire pour certains, a cru bon de titrer à la une de sa parution du lundi 25 août dernier : « Les âneries de SOGLO » Qu’est-ce qui peut attirer au Leader charismatique de telles foudres de la part de jeunes dont il peut être non seulement le grand-père, mais le modèle dans bien des domaines, même si quelquefois le premier Président de la République du Renouveau démocratique a tendance à amplifier le fond de sa pensée ? C’est en effet excessif de parler d’une déclaration de guerre à propos de la décision de la Cour Suprême attribuant 4 sièges aux FCBE aux dépens de la Renaissance du Bénin. Aussi d’autres journaux ne sont-ils pas de même tendres ces jours-ci à l’égard du président d’honneur de la RB qui en fait se comporte comme le porte-parole et le véritable leader de cette formation politique.
Dans la seule journée du lundi 18 août, sur une dizaine de journaux que j’ai eu à parcourir, cinq m’ont affligé par leurs titres à la Une totalement farfelus, car jamais accompagnés dans leur traitement de faits qui corroborent leurs affirmations ; comme l’exige le code d’éthique et de déontologie qui régit les media. Voyons donc !
1) Crise à l’Assemblée Nationale.
Boni YAYI doit se méfier de la RB ( ?). Les « godillots » de la 5ème législature veulent assassiner notre démocratie !
2) Situation politique à l’ère du changement
Enfin ! SOGLO, chef de fil de l’opposition face à Boni YAYI.
3) Parlement béninois. Le « G4 » prépare un coup d’Etat (le syndrome mauritanien les emporte).
Comme illustration de ce titre à la Une, nous avons les photos de Nicéphore SOGLO (on ne prête qu’aux riches), Maître Adrien HOUNGBEDJI et Léhady SOGLO.
4) La stratégie inavouée des SOGLO (Entendez Nicéphore SOGLO, Ndl).
Ils en ont même une ! Laquelle ? Le plumitif le sait, pardi ! Chasser le Président Boni YAYI du pouvoir en 2011 et tout mettre en œuvre pour que le dauphin de fils le remplace ! Bah ! L’ancien Quartier latin de l’Afrique doit s’empêcher de sombrer totalement dans le crétinisme. Que Léhady SOGLO puisse à nouveau être candidat à l’élection présidentielle en 2011, ce n’est pas impossible. Que son père dont il est l’adjoint à la Mairie de Cotonou veuille contribuer à sa promotion et visibilité politiques, c’est normal. Que les deux dirigeants de l’organe exécutif de la Mairie de Cotonou guignent vers le Palais de la Marina, cela gêne qui ? Tous les rêves sont permis, mais tous ne se réalisent pas toujours. D’ailleurs, pour atteindre le milieu de l’arbre, il est conseillé de le viser au faîte.
5)Acquis de la Conférence Nationale.
Le G4 veut bloquer le processus démocratique.
Par quel coup de baguette magique ?
Nous devons avoir à l’esprit qu’une crise sociale est comme un cancer. Elle finit par développer des métastases dans les autres compartiments de la réalité sociétale, politique et économique notamment et leur gaine protectrice, les valeurs et normes culturelles. Ainsi l’appauvrissement culturel général est en train de ronger l’une de nos valeurs endogènes les plus sacrées. Il s’agit du respect et de la considération dus aux personnes âgées considérées d’office comme des sages, des « mèdjomin » dans toutes nos cultures. La crise sociale est bien là avec des grèves perlées qui ont fini par paralyser tous les secteurs de l’Administration d’Etat. La crise politique a atteint son paroxysme avec le vaudeville de mauvais goût que nous ont offert le mardi12 et le jeudi 14 août nos honorables représentants à l’Assemblée Nationale. Effet boule de neige oblige, le crétinisme culturel et l’appauvrissement du débat politico-idéologique se sont emparés de la plupart de ceux dont la mission est d’informer et d’éclairer l’opinion publique, non de s’acharner sur ces boucs émissaires commodes que sont les hommes politiques du troisième âge (70 ans et plus).
Je recommande sérieusement à tous mes compatriotes de faire du yogga, art spirituel qui développe la maîtrise de soi. Autrement, nous risquons tous de perdre rapidement notre self-control face à ces salades qui se multiplient ; et là, ce sont des coups de poings qui vont pleuvoir.
Faisant preuve de créativité, nous pouvons acclimater chez nous cette pratique britannique de consultations régulières entre le Gouvernement en place et l’Opposition de sa Très Gracieuse Majesté. Elles prendront la forme de fora périodiques regroupant toutes les forces vives pour discuter des problèmes brûlants de la Nation.
Par Dénis AMOUSSOU-YEYE, professeur à l’UAC