Démocratie

La Constitution béninoise a 18 ans ce jour
11 décembre 1990-11 décembre 2008. Cela fait 18 ans que la Constitution béninoise sortie de la conférence nationale de février 1990 a été promulguée et mise en exécution au Bénin. Tous les pouvoirs qui se sont succédés en ont leur credo, même si elle a été violée à plusieurs reprises.

La loi fondamentale est née dans un contexte politique particulier. Après 18 ans de régime révolutionnaire, le président Mathieu Kérékou, en difficulté, était obligé de rappeler toutes les forces de la nation au pays pour faire la paix. C’est ainsi que les exilés étaient revenus dans leur terre natale. Il fallait faire table rase du passé pour la reconstruction nationale dans un Etat où la dégradation économique et financière avait plongé toute une nation dans le quo. Malgré les divergences des uns et des autres, tout le monde avait l’avenir du Bénin à l’esprit. C’était dans ce climat que la Constitution du 11 décembre 1990 a été adoptée. Pour éviter sa révision fantaisiste, des dispositions contraignantes y ont été prises. Mais après près de deux décennies d’application, est-ce que les Béninois sont satisfaits de leur loi fondamentale ? Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux y notent plusieurs insuffisances. Certains estiment qu’elle ne permet pas la lutte contre la corruption et l’impunité. Pour ce faire, il faut une majorité requise à l’Assemblée nationale pour faire comparaître un ministre ou le président de la République devant la Haute Cour de justice. Dès lors, cette institution n’a traité que le cas Adihou après plusieurs années d’existence. Il y a d’autres dispositions qui suscitent des commentaires. En 2005, la loi fondamentale a failli être révisée en 2005 pour permettre au président Kérékou de rester au pouvoir. En juin 2006, elle a été modifiée par le Parlement, même si la Cour constitutionnelle a trouvé dans les alibis pour la sauver. Pour l’heure, c’est le gouvernement du président Boni Yayi qui mène des démarches pour une révision constitutionnelle. La Constitution béninoise a ses forces et faiblesses. Elle continue de faire l’objet de  réflexions.

Jules Yaovi Maoussi