Imminence d’un remaniement technique au Bénin

B. Yayi Au-delà d’une exigence des partenaires, un déficit d’informations Le président de la République du Bénin se prépare à rendre publique une nouvelle composition de son gouvernement. Des contingences autres qu’une exigence quelconque des partenaires au développement en constitueraient les raisons.

Un nouveau réaménagement technique du gouvernement est imminent en République du Bénin.  Et pour cause ! Le chef de l’Etat en serait finalement arrivé à cette option pour diverses raisons. Parmi elles, des milieux proches du palais de la Marina en citent deux importantes. Il s’agit  d’une part d’une exigeante remarque faite par les partenaires au développement au chef de l’Etat sur le caractère pléthorique de son dernier gouvernement composé de trente (30) départements ministériels et d’autre part, d’énormes découvertes faites par le président de la République sur certains de ses collaborateurs depuis leur entrée en fonction en octobre 2008.

Au sujet de cette deuxième importante raison du prochain remaniement technique, certaines indiscrétions rapportent que le président Boni Yayi a découvert sur certains cadres qu’il a appelés dans son troisième gouvernement, des choses que ne lui ont révélées aucune des nombreuses fiches de renseignements qui lui ont été produites soit par ses services secrets, soit par le service des renseignements généraux de l’Etat ou encore par d’autres personnalités de référence au moment de la formation dudit gouvernement.

Parmi ces cadres, il en aurait qui, apprend-on, seraient des repris de justice, des débiteurs ou des personnes d’une moralité susceptible d’être mise en doute. A ces nouveaux ministres dont le chef du gouvernement a découvert en moins de trois (03) mois le visage peut-être caché, pourraient s’ajouter d’autres anciens membres du gouvernement rattrapés ces dernières semaines par certains de leurs actes de mauvaise gouvernance.q  Souleymane Boukari

Le prétexte
La responsabilité du chef de l’Etat est entière dans la situation ainsi décrite. Les raisons ci-dessus citées comme les raisons devant justifier le départ de certains ministres du gouvernement  n’auraient pas dû être si le président Yayi n’avait pas fait preuve de laxisme et de légèreté dans le choix de ses hommes.  Il est inacceptable que le chef de l’Etat prenne comme prétexte le fait que Pierre ou Jacques soit un repris de justice pour décider de s’en débarrasser. S’il a pu les nommer dans son gouvernement, c’est qu’il savait pertinemment qu’ils ont eu  par le passé des démêlées avec la justice.

L’une des informations les plus faciles à avoir aujourd’hui sur quelqu’un  au Bénin est de savoir s’il a déjà été privé de sa liberté une fois. Et aucun service de renseignement au monde ne peut être incapable de donner une telle information. Conséquence,  s’il y a des repris de justice dans le gouvernement, c’est  que Boni Yayi le savait très bien avant de les nommer.

Si le chef de l’Etat doit limoger des ministres sur la base de ce critère, c’est sans doute parce  qu’il avait simplement besoin de prétextes auxquels s’accrocher pour  justifier  sa décision et répondre aux exigences des partenaires au développement. Mais, aucun autre prétexte ne peut expliquer le nombre pléthorique  du gouvernement, si ce n’est pour contenter ses nombreux courtisans pour qui entrer au gouvernement constitue une obsession.

Janvier Zocli

 

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