La dangereuse formule du gouvernement
Des fosses de la mort creusées le long des voies qui mènent aux points de prélèvement du sable marin. C’est la trouvaille du gouvernement béninois pour empêcher les exploitants d’accéder aux sites. Une solution qui, loin d’être la meilleure, semble être la pire que pouvait prendre le gouvernement béninois.
Dans le cadre de la lutte contre l’érosion côtière, le gouvernement du Dr Boni Yayi a décidé de la fermeture des carrières de sable marin. Mais depuis plusieurs mois, cette décision est restée un vœu pieux. Cependant, depuis quelques jours, l’Etat béninois a repris les choses en main. Il constate, malheureusement, que son nouvel allié politique, le maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan est dans une certaine mesure de connivence avec les acteurs de ce commerce. D’où la difficulté rencontrée dans le processus de fermeture.
Pour dissuader les exploitants de carrières de sable et les camions d’accéder aux sites, le gouvernement a décidé de creuser de grandes fosses sur les différentes voies d’accès. Selon les explications d’un responsable du ministère des mines qui était sur le terrain hier afin de montrer l’ingénieuse solution du gouvernement aux hommes des médias, ces fosses seront progressivement faites de manière à ce qu’à la date du 4 mars, date butoir pour la cessation définitive de l’exploitation à Sèmè, toutes les voies puissent être impraticables.
Une telle formule dépourvue de toute originalité constitue une fuite en avant du gouvernement. Pire, elle démontre une certaine difficulté de l’Etat à affirmer son autorité et imposer ses décisions. Sinon comment comprendre que l’Etat ne recourt pas directement aux forces de l’ordre afin quelles s’opposent à tout accès aux sites et que ce soit des fosses qui sont creusées. Une semaine de garde au niveau des sites suffirait largement à dissuader les trafiquants du sable marin.
Alors que avec ces fosses, constituent des tombes ouvertes pour les populations riveraines qui empruntent ces tronçons. Ces trous béants sont par ailleurs situés à environ cinq mètres de l’autoroute Cotonou-Porto-Novo. Quelque mauvaise manœuvre de la part des cyclistes les conduiraient directement dans ces fosses. En pensant donc apporter une solution à l’exploitation des carrières de sable, le gouvernement du Dr Boni Yayi a plutôt mis en danger la vie des populations de Sèmè et autres usagers de ce tronçon.
Benoît Mètonou
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