Les tombeurs du président Tandja à Cotonou
Une délégation du Conseil suprême de la restauration de la démocratie au Niger a foulé le sol béninois hier. Conduite par le colonel Mossi Hassan, elle a été reçue au salon d’honneur de l’aéroport international de Cotonou par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou. Le porte-parole des visiteurs a déclaré être venu au Bénin expliquer aux autorités béninoises les vraies raisons du renversement par la force du régime du président Mamadou Tandja. Mossi Hassan a fait savoir que la junte a agi en toute responsabilité pour restaurer la démocratie au Niger, car c’est la seule voie de trouver solutions aux problèmes de son peuple. A cet effet, il a souligné que le Conseil suprême de la restauration de la démocratie a été compris partout où il est passé dans la sous-région. Ce faisant, le chef de la délégation entend recevoir des conseils du président Boni Yayi pour atteindre ses objectifs à la tête de l’Etat nigérien. « Tout le monde est prêt à nous aider… », a-t-il déclaré. De son côté, le ministre Ehouzou a montré la nécessité pour le Bénin de s’intéresser à la situation nigérienne, car ce sont deux pays voisins et amis. « Tout ce qui est arrivé au Niger nous concerne. On ne choisit pas ses voisins et ses amis », a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a révélé que le professeur Albert Tévoédjrè a été désigné membre de la médiation au Niger par l’Union africaine.
Au sortir de l’aéroport, la junte a été ovationnée par la communauté nigérienne au Bénin dans une allégresse totale. Ensuite, la junte s’est dirigée vers le palais de la République où elle a été reçue par le chef de l’Etat qui, selon les propos du colonel Mossi Hassan, leur a prodigué de sages conseils.
L’arrivée au Bénin du Conseil suprême de la restauration de la démocratie au Niger s’inscrit dans le cadre de sa tournée d’explication dans la sous-région, après le renversement du dictateur Mamadou Tandja. Les putschistes ont été déjà au Nigeria, au Burkina-Faso et au Togo. Après Cotonou, la délégation se rendra à Dakar au Sénégal.
Jules Yaovi Maoussi