Depuis vendredi dernier, le quatrième gouvernement du président de la République, Dr Boni Yayi est connu. On note l’entrée de Modeste Kérékou, fils de l’ancien président Mathieu Kérékou et le maintien de Galiou Soglo, lui aussi fils d’ancien président de la République.
Pendant que Claudine Prudencio se réclame être la « fille » du président Zinsou. Finalement, c’est à croire que Boni Yayi pense que son salut passe par la présence de fils d’anciens présidents dans son gouvernement.
Le nouveau gouvernement du chef de l’Etat comporte bien de singularités. L’une d’entre elles est la présence de deux fils d’anciens présidents et d’une autre qui est la fille spirituelle d’un autre ancien président de la République du Bénin. Ces deux fils ont noms Galiou Soglo et Modeste Kérékou. Quant à la filleule du président Zinsou, elle est connue de tout le monde sous le nom de Claudine Prudencio. Le point commun comme il est souligné plus haut, c’est que tous ces néo-ministres sont des enfants d’anciens chefs d’Etat du Bénin. En considérant le cas Galiou Soglo, on se rend compte qu’il est entré au gouvernement lors du second remaniement de Boni Yayi. Ceci dans un contexte où les cadres proposés par la Renaissance du Bénin (Rb) n’ont pas été retenus. Mieux, ceux qui figuraient dans le gouvernement au nom du parti ont été remerciés. Rosine Soglo et ses militants ont toujours clamé à tout venant que le fils cadet ne les représentait pas dans l’équipe de Boni Yayi. Or le président s’imaginait qu’en intégrant Galiou dans son gouvernement, le soutien de l’ancien président Nicéphore Soglo lui serait acquis. Mais c’est plutôt l’effet contraire qui a été observé. La division au sein de la famille Soglo est allée grandissant. Ainsi que le fossé entre Yayi et la Rb. Aujourd’hui, Galiou Soglo est dans la mouvance présidentielle pendant que son père, sa mère et son frère aîné sont opposants au régime auquel il appartient. Claudine Prudencion quant à elle se réclame être au gouvernement en occupant un poste ministériel revenant au président Emile Derlin Zinsou. C’est vrai que son affinité avec ce dernier était une vérité de la palisse. Vertement, le président Zinsou lui a témoigné son appui à maintes reprises. Seulement, la question demeure : si tant est qu’elle est sa filleule, pourquoi a-t-elle abandonné l’Undp, son parti pour aller créer le sien ? Toujours est-il que cela lui permis d’être aujourd’hui au gouvernement.
Modeste Kérékou et Réckya Madougou, quelle cohabitation ?
L’autre ministre, fils de président, Modeste Kérékou, lui, vient de faire son entrée à huit mois de la fin du mandat de Boni Yayi, et ce de manière fracassante. En effet, la surprise est générale au niveau des populations quant à l’appartenance de Modeste Kérékou à ce gouvernement. Car, ses diatribes acerbes et ses envolées verbales acides contre Boni Yayi et son équipe gouvernementale sont encore vivaces dans les mémoires. Au-delà de sa position qui s’est alignée sur celle du G13, la parution du livre de la ministre Réckya Madougou, « Mon combat pour la parole » a été une bonne occasion pour l’ancien député Ubf de cracher du venin sur Boni Yayi. A l’endroit de la ministre, ce fut des mots d’une rare violence et d’une indécence écoeurante. Sa démission avait été exigée. Sans succès. Aujourd’hui, Modeste Kérékou siège dans le même gouvernement que cette dernière. Alors, les Béninois veulent savoir comment cela va se passer. Ils veulent savoir l’alchimie par laquelle, Modeste Kérékou peut se sentir à l’aise en face de celle qu’il a qualifiée de tous les noms d’oiseau.
Car, si dans un passé encore récent, il a pensé qu’elle n’était pas digne d’assumer des fonctions de ministre, qu’est-ce qui a alors changé véritablement aujourd’hui pour qu’il puisse être sa co-équipière ? Il y a absolument qu’est-ce qui dépasse l’entendement humain dans l’attitude nouvelle de Modeste Kérékou. La fin justifie les moyens dit l’adage. Cependant, l’essentiellement est de savoir si la présence de ses enfants ou protégés de présidents pourra faciliter au chef de l’Etat la gestion du pays, voire sa réélection en 2011. Car, en considérant ces derniers politiquement et techniquement, on se demande bien la plus-value que Boni Yayi en tire.
Georges AKPO