Et de deux ! Après Pobè lundi, c’est Porto Novo qui s’invite dans la danse de la contestation anti-Lepi. Hier dans les rues de la capitale, leaders et militants de l’Union fait la nation ont battu le macadam pour dénoncer les manœuvres subreptices autour de la Lepi. Du carrefour Catchi à la préfecture de Porto Novo en passant par l’esplanade de l’Assemblée nationale, la mobilisation était totale, l’hystérie à son comble. Sans ambages, Adrien Houngbédji, Lehady Soglo et consorts désignent les auteurs de ces manœuvres: Bako et Yayi.
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La Lepi continue son chemin de croix. Après les deux premières phases – cartographie censitaire et recensement porte à porte – qui ont suscité de vives protestations, c’est la troisième phase, celle de l’enregistrement des données biométriques qui jette des milliers de Béninois dans les rues. Las de subir les basses manœuvres politiciennes conduites depuis la Commission politique de supervision (Cps-Lépi), les populations ont décidé de s’insurger contre cet instrument de fraude évidente. A la suite de leurs frères du département du Plateau lundi dernier, les populations des 9 communes de l’Ouémé ont organisé une gigantesque marche contre la Lepi « tronquée et bâclée ». En l’espace de quelques heures, les rues de la ville étaient noires de monde et il était devenu impossible de se frayer un passage. Branchages en main, les manifestants ont proféré des jurons et des slogans hostiles au président de la république et surtout au superviseur de la Cps-Lepi , visiblement requinqués par la présence des leaders Adrien Houngbédji, Lehady Soglo, Séfou Fagbohoun, Idji Kolawolé, Emmanuel Golou, Moukaram Océni , le maire de Porto Novo et de plusieurs autres personnalités politiques de l’Un. Dans une motion lue par le représentant des jeunes, les manifestants dénoncent les manœuvres visant à faire consommer aux populations de l’Ouémé une Lepi bâclée et sans boussole. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations d’enregistrement des données biométriques, demandent l’évaluation des deux premières phases du Rena/Lepi par tous les acteurs concernés et la correction des anomalies et des dysfonctionnements pendant les deux premières phases. Pour rien au monde, disent-ils, ils n’accepteront une Lepi sectaire, tronquée, réalisée dans la précipitation et qui menace la paix et la cohésion sociales.
Ils n’ont pas manqué d‘appeler à l’esprit de responsabilité des partenaires techniques et financières et surtout des chancelleries étrangères afin qu’ils ne cautionnent pas une telle Lepi. Mais avant la préfecture, la foule des manifestants avec à leur tête, les leaders de l’Un, ont marqué une pause sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Ici, les leaders se sont adressés à leurs militants. Prenant la balle au bond, le candidat unique de l’Un a dénoncé le vil dessein que cache cette mascarade en préparation. « Ils ne savaient pas qu’on allait pouvoir nous unir, constituer la plus grande force politique du pays. Maintenant qu’on a réussi cela en dépit de leurs médisances et de leurs calomnies, ils ont peur d’échouer aux élections ; il leur faut alors une Lepi tronquée, taillée sur mesure…. Nous n’accepterons jamais ! », a tempêté Me Houngbédji. La marche a chuté à la préfecture où la motion a été transmise au représentant du préfet absent. Il a promis de transmettre fidèlement le message.
Marcel Zoumènou