Revendications sociales:

Des agents en colère contre les préfets

Les ex-agents des collectivités locales  et les contractuels en services  dans les préfectures du Bénin ont initié depuis le 16 novembre 2010 des mouvements de sit-in qui prennent  en compte les matinées. Motif, régularisation de leur situation. Les agents de la préfecture de Cotonou ont respecté le mouvement jusqu’au jeudi 25 novembre.


Depuis l’avènement de la décentralisation au Bénin, les préfectures ne fonctionnent plus suivant leur propre budget, mais sur la base des crédits. Or, cette décision du gouvernement ne confère aucun statut  aux agents salariés. Et, en 2007, ils sont montés au créneau pour manifester leur mécontentement et attirer l’attention du ministre de tutelle d’alors sur la nécessité d’appartenir au budget national par un décret. Comme la situation perdurait, les trois ordres des  syndicats des préfectures ont  rencontré  le ministre  de la décentralisation de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire Alassane Seydou le 21 septembre dernier. A l’issue de cet échange, des promesses ont été faites et une date limite a été fixée au 15 octobre 2010. Mais jusque là,  calme plat. Aucun engagement respecté. Alors les dits agents ont décidé de lancer des mouvements de sit-in tous les matins à compter du mardi 16  novembre 2010. A la préfecture de Cotonou comme dans les autres départements du Bénin, la première série de sit-in a pris fin le jeudi 25 novembre.

«Après plus de vingt ans de services, les ex-agents des préfectures n’ont pas de statut fixe», avance  Alain Béhanzin, vice-président des collectifs des syndicats des préfectures du Bénin. Il poursuit : «Nous ne demandons pas de prime. Nous voulons des précisions sur notre réel statut». Contrairement aux reversés, le passage de ces agents au budget national n’entraine aucune charge à l’Etat, à en croire le vice-président.

Quant à Anatole Apithy, membre du front, il  insiste sur la nécessité de faire prendre un décret consacrant la régulation de leur situation administrative. «Certains agents en minorité, sont Agents permanents de l’Etat (Ape) et d’autres demeurent ex-agents des collectivités locales»,  dénonce–t-il, estimant  que dans cette situation,  ils ne bénéficient d’aucun avantage  surtout quand il s’agit des concours professionnels. Les syndicalistes projettent continuer le mouvement si le gouvernement ne réagit pas.

Le Préfet Hessou intimide un journaliste

Une consoeur  de la «Nouvelle Tribune» invitée pour  couvrir  le sit-in a subi des intimidations de la part du Préfet  Honorat Hessou, au point où il a même arraché son appareil photo. Le préfet faisait comprendre à cette dernière  et aux autres journalistes qu’ils n’avaient pas été invités, qu’il  n’avait invité aucune presse, comme il le rouspétait  n’en pas finir ce jour-là. Ce n’était pas  le cas des organisateurs, qui ont bel et bien   invité la consoeur  pour relayer l’évènement. L’acte ainsi posé par l’autorité préfectorale  reste déplorable  en ces temps  où plusieurs voix réclament davantage  le respect de la liberté de presse. Même s’il lui retournera quelques instants après, l’appareil photo, le Préfet Hessou a fait montre d’un abus  d’autorité et d’un excès de zèle qui  devraient interpeller  les grandes instances de défense des libertés de presse et d’expression publique au Bénin. Des comportements du genre  envers des professionnels des médias en quête d’informations sont navrants dans un pays démocratique.

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