Après deux jours de grève, les douaniers se sont réunis en Assemblée générale à la direction des douanes et droits indirects. Occasion pour eux de faire le point des deux jours de débrayage et de décider de l’attitude à adopter désormais. Mais flairant la reconduction de la grève, le gouvernement a envoyé les ministres Adidjatou Mathys des finances et Bénoît Dègla de l’intérieur pour jouer aux sapeurs pompiers.
Ils ont enfin lâché du lest. Réunis hier en Assemblée générale, les disciplines de St Mathieu ont décidé à l’unanimité de surseoir temporairement à la grève qu’ils ont entamée depuis mardi. Pour éviter une nouvelle grève qui risque d’être préjudiciable à l’économie nationale, le gouvernement s’est invité dans cette Ag avec deux ministres. Il s’agit du ministre de l’économie et des finances Adidjatou Mathys et de son homologue de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes Benoît Dègla. Ce dernier a, dit-il, présenté les excuses du gouvernement aux agents des douanes. « Pardon, pardon, je vous demande pardon au nom du gouvernement », a-t-il affirmé avant d’ajouter que son ministère prend l’engagement d’assurer par ses forces, la sécurité de douaniers au travail. Son homologue Adidjatou Mathys a aussi renchéri cette volonté du gouvernement et a ajouté qu’en tant que ministre de tutelle, elle fera tout pour que les douaniers ne soient pas marginalisés dans la société. Après leurs retraits, l’Assemblée générale a connu son court normal. Les douaniers présents ont décidé de lever la motion de grève à cause de la souffrance du peuple. Selon eux, cette grève va aggraver la misère des populations et ils entendent arrêter cela. Avant d’en arriver là, ils ont posé des conditions. La première est qu’ils ont demandé et exigé le retrait des douaniers des commissions mixtes de patrouille. La deuxième concerne les excuses publiques du gouvernement. A ce niveau, les douaniers ont estimé que les excuses demandées par les membres du gouvernement jusque là sont encore timides. C’est pour cela qu’ils ont donné un ultimatum de deux semaines à ce dernier afin qu’il présente, par le truchement d’un de ses membres, une excuse publique, formelle et solennelle aux agents des douanes. Enfin, les disciples de Saint Mathieu ont exigé le retrait en expresse du circuit administratif du parlement du projet de loi sur la grève envoyée en catimini cette semaine par le gouvernement. La balle est désormais dans le camp de Boni Yayi et les siens.