Les militants des centrales syndicales tiennent, ce jour, un grand meeting à la bourse du travail. Motif: manifester contre la décision du chef de l’Etat interdisant le droit de grève aux douaniers et la décision de la cour constitutionnelle relative à l’exercice du droit de grève par les douaniers. «Si au moment où Yayi a commencé avec les douaniers, on lui l’avait opposé une résistance, il n’en serait pas arrivé là jusqu’à avoir le soutien de la cour constitutionnelle », a indiqué Evelyne Kodo militante de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb). Le deuxième responsable de la confédération Paul Essè Iko a ajouté: «nous devons manifester, nous allons marcher ». A la dernière réunion des centrales, la décision a fait l’unanimité au sein des militants. Dans sa dernière déclaration, la Cstb souligne que Boni Yayi vient de poser son premier acte d’autocratie, et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Les douaniers ne sont que la première étape, les travailleurs dans leur ensemble doivent être pratiquement privés du droit de grève », a ajouté la déclaration. Selon le secrétaire général, c’est le tour des douaniers ; demain peut-être, ce sera le tour des magistrats et des enseignants. Alors, poursuit-il, si nous ne faisons rien à présent, nous aurons ainsi laissé libre cour à l’autocratie d’un chef d’Etat qui sait qu’il n’a plus de mandat à briguer. Dans la situation actuelle, le peuple se trouve en présence de deux droits. Primo: c’est le droit d’un peuple qui pense que les dirigeants sont ses serviteurs et qu’ils doivent exécuter ses instructions, son programme pour le développement du pays et la satisfaction des besoins des travailleurs. Deuxio: le droit d’un dictateur qui pense qu’il peut disposer des choses et des hommes comme il le désire et qu’il a le monopole de la violence contre les autres. En face de ces deux droits selon la Cstb, seule la force tranche. On sait que depuis son premier mandat, quand les travailleurs entendent organiser un mouvement de protestation, le gouvernement débarque des militaires pour barricader les entrées de la bourse du travail. Alors, on attend de voir ce qui se passera ce matin.
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