De l’idée de création d’un ordre des journalistes

Dans notre précédente analyse, nous demandions si si on pouvait continuer avec les audiences publiques dans leur forme actuelle. Cette interrogation soulève une question plus massive : celle de savoir quelle instance devrait connaître des faits impliquant les acteurs d’une profession comme celle des médias. Aujourd’hui, les auditions publiques fortement médiatisées jettent les présumés fautifs en pâture au public. Quelle profession libérale est aussi soumise à une si intense médiatisation, comme l’est le métier de journaliste, lorsqu’un acteur commet un impair ? C’est vrai, nous sommes des leaders d’opinion qui prennent sur eux le droit de mettre au grand jour les méfaits des autres couches de la société. C’est vrai aussi que, comme nous nous érigeons en juges suprêmes, donneurs de leçons à nos concitoyens, cela appelle à plus de professionnalisme et de rigueur dans le traitement des informations que nous publions. Mais alors, pourquoi devrions nous connaître un autre sort que les autres professions comme celle des magistrats, des avocats, architectes, et médecins qui peuvent laver leur linge sale en famille? Combien de cas de mauvais médecins et (Dieu sait qu’il y en a !), de mauvais avocats, de mauvais magistrats sont exposés au grand public, en dehors des tribunaux? Y aurait-il encore des auditions publiques de la Haac, si un ordre des journalistes existait ? On nous dit aujourd’hui que le sujet avait fait débat en 1999, quand il s’agissait de choisir entre l’observatoire de la déontologie, en vogue dans toute la sous-région et l’ordre des journalistes. On voit aujourd’hui les limites de ce choix. L’Odem, fait du bon travail mais il est aujourd’hui incompétent pour radier au besoin, les acteurs indélicats de la profession, comme cela se passe dans les autres professions. L’Odem est faible aujourd’hui et – cela se comprend- et ses responsables se réfugient derrière ce qu’ils appellent en termes plutôt barbares, « la cogestion de la régulation ».Prosaïquement il s’agit d’un alignement qui ne dit pas son nom sur les décisions de la Haac, une instance où il n’y a pas que des journalistes .A présent, le temps des tergiversations est terminé ! Il nous faut un ordre des journalistes ici et maintenant, pour nous auto réguler en toute efficacité et aussi, pour en finir avec les auditions publiques qui ridiculisent et infantilisent les journalistes aussi bien que la Haac, institution républicaine, s’il en est, qui a droit au respect de tous !

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