Les transporteurs de coton exigent la révision des prix et la réouverture de l’usine Mci de Nikki

Ils sont aussi en colère et entrent à leur tour en scène. Les transporteurs de l’or blanc, dépassés par les effets collatéraux du contentieux entre l’usine d’égrenage du groupe Marlan’s cotton industries (Mci) et les autres acteurs de la filière coton, montent au créneau. Avec à la clé une double revendication sur laquelle ils semblent ne pas être prêts à lâcher du lest. Le feuilleton de la crise qui met aux prises l’usine Mci et les autres acteurs de la filière coton connaît un autre rebondissement. Après la grogne -qui continue d’ailleurs- des producteurs de coton, la marche des populations des localités de Nikki et environs, ce sont les transporteurs qui s‘invitent dans le débat. Le syndicat des transporteurs et conducteurs du Bénin qui est une centrale des transporteurs et conducteurs du Bénin réclame l’ouverture de Mci et la révision des prix pratiqués actuellement. Ils ont pris la décision de ne plus transporter l’or blanc tant que ces deux revendications ne seraient pas satisfaites. Joint au téléphone hier, c’est ce qu’a rapporté Abdoulaye Ibrahim, président dudit syndicat. Selon ses explications, concernant les prix pour le transport du coton, la société Mci leur propose 39 600 Fcfa de Banikoara à Nikki tandis que la Sodeco leur fait une offre de 36 000 Fcfa pour le trajet Banikoara-Glazoué. Pour lui, l’offre de la Sodeco n’est pas profitable aux transporteurs. « Les transporteurs refusent de travailler à perte. On ne peut pas faire Banikoara-Glazoué, plus de 700 Km aller-retour à 36000 Fcfa », a-t-il martelé. Pour lui, la fermeture de Mci paralyse la localité. « La localité ne va pas rester sous les rayons du soleil et les autres viendront manger à l’ombre », s’est-il offusqué. Il a souligné que la fermeture, jusqu’à ce jour, de Mci décrédibilise le roi de Nikki auprès de ses administrés, portant de facto un coup à son honneur. Selon ses explications, lors de sa dernière rencontre avec le roi de Nikki, le président de la République a promis à l’autorité traditionnelle que l’usine Mci devrait tourner à nouveau à partir de cette saison. Une promesse que le roi a répercutée auprès des populations locales. « Le roi est un Bariba, et son honneur est en jeu. Et le Bariba préfère creuser un trou pour s’enterrer que de vivre la honte et perdre sa crédibilité dans sa communauté », a avancé Abdoulaye Ibrahim, président du syndicat des transporteurs et conducteurs du Bénin. Face à cette situation, le syndicat dont il est le premier responsable et qui compte environ 900 adhérents exige que les autorités règle une fois pour toutes cette crise. Et ce, en permettant à Mci de fonctionner pour que la concurrence ait véritablement lieu dans la filière.

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