Alors que la population souffre le martyr, dort dans les stations pour obtenir quelques gouttes du précieux liquide, les autorités gouvernementales et surtout les responsables de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers(Sonacop) se frottent les mains. Et pour une bonne cause. Cette situation redonne de l’espoir à la Sonacop naguère moribonde. Selon son directeur Expédit Houéssou, si cette situation continue, la Sonacop pourra verser à l’Etat à la fin de l’année, une somme mirobolante de 85 milliards pour recette fiscale. Cette somme pourra servir, affirme le Dg, à aider l’Etat à trouver des solutions aux nombreuses préoccupations sociales comme la gratuité de la césarienne, la gratuité des soins de santé aux enfants de moins de cinq ans, la gratuité de l’enseignement primaire…Cette manne financière est très importante et pourra aider le gouvernement à régler une bonne partie des problèmes sociaux. «Que représente les 49150 fraudeurs par rapport à la vie des milliers de femmes et d’enfants qui pourront bénéficier de ces mesures sociales du gouvernement », ironise le Dg Houéssou. Mais il reste très prudent, conscient que toutes ces ambitions vont partir en fumée si la situation change au Nigeria. Ce n’est pas la seule opportunité qu’on peut tirer de cette crise. Selon les déclarations de plusieurs vendeurs de l’essence frelatée, le retour au village et à la terre s’imposent désormais si la situation au Nigéria ne change pas. De quoi augmenter la production vivrière du Bénin. A quelque chose, malheur est bon, dit-on.
