Missèbo: la fripe à tous les coûts

Contrairement à d’autres marchés qui s’animent tous les cinq jours, le marché de friperies de Missèbo vit tous les jours de la semaine sauf les dimanches. L’ambiance dans ce marché est beaucoup plus particulière.

Nous sommes à Cotonou, plus précisément dans le 6ème  arrondissement samedi dernier, au marché de friperies « Missèbo ». L’ambiance ce jour est un peu spécial. Il sonne environ sept heures du matin. L’aube laissait progressivement place à l’éclat du jour. Pendant que certaines personnes sont encore «esclaves» de leur lit, les vendeurs comme les acheteurs du marché Missèbo sont déjà à l’œuvre. Juste à l’entrée du marché, des jeunes dont l’âge varie entre 10  et 30 ans accueillent avec des friperies de tous genres : vestes, serviettes, jeans,  chemises, pantalons, ceintures, etc.  Eux, ce sont des revendeurs dont la plupart travaillent pour des grossistes. Avec des expressions bien choisies, ils arrivent à retenir l’attention de leurs clients. «Dida propre à un prix cadeau», c’est l’une des expressions de marketing utilisée par ces jeunes. « Mon patron me fixe un prix de vente. Et sur un article vendu, je gagne 200 F Cfa. Si j’arrive à vendre à un prix supérieur au prix fixé, la différence me revient en plus des 200 F Cfa» avoue Didier très occupé à convaincre un client à acheter l’une de ses vestes. Un peu plus loin, Cédric un fan des friperies confie : « Je viens presque toutes les semaines m’acheter des friperies à cause de leur qualité. Spécialement les mardis, jeudis et samedis. Ce sont en effet les jours où les grossistes ouvrent les balles. Ces jours, on arrive à trouver  de  bonnes choses à bon prix surtout quand on est matinal».

Du côté des grossistes, le temps n’est pas aux dialogues. « C’est le jour d’ouverture des balles, je suis un peu pressé », laisse entendre Alassane un jeune Nigérian qui a dans ses mains une dizaine de friperies. Derrière lui, un jeune, la vingtaine, qui s’échine à transporter les balles de friperies du Nigérian Alassane à son lieu d’ouverture. Pour la plupart des grossistes, la méthode est la même. A l’ouverture, il y a trois différents types de revendeurs. Les premiers prennent les premières qualités c’est-à-dire les premiers triages après l’ouverture de balle et ainsi de suite. Sans ignorer que les prix varient d’une qualité à une autre. A l’ouverture des balles, l’affluence est telle que ces grossistes n’arrivent plus à maîtriser leurs potentiels clients.  «Ils ne sont pas tous des clients. Il y a des voleurs parmi eux. » se désole Philippe, un grossiste tout en sueur malgré la fraicheur de ce petit matin. « Les premières qualités sont un peu plus chères que la deuxième. Mais si quelqu’un achète beaucoup, je lui consens une réduction très intéressante. » poursuit-il.

A cent mètres environ, il n’y a pas où mettre les pieds. L’environnement est rempli de toutes sortes de chaussures, fermés, tapettes et autres. Nous sommes ici devant le magasin d’une dame, la cinquantaine, qui à cause de son âge avancé a engagé des ouvriers pour assurer la gestion de ses marchandises.  « La majorité de mes clients sont des particuliers. J’ai très peu de client-revendeur. » Confie-t-elle. Quelques minutes plus tôt, la circulation à l’intérieur du marché devient de plus en plus difficile. Les clients, les revendeurs et la grande majorité de ceux qui font un tour juste pour contempler les merveilles du marché en attente d’être financièrement prêts pour le véritable passage d’achat.

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