La mouvance à la recherche de 2 députés pour faire passer le projet de loi
Conformément aux dispositions de l’article 155 de la loi fondamentale du 11 décembre 1990, « la révision n’est acquise qu’après avoir été approuvée par référendum, sauf si le projet ou la proposition en cause a été approuvée à la majorité des quatre cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale ». Or l’institution parlementaire est composée de 83 députés et selon la règle proportionnelle des quatre cinquièmes, il faut mathématiquement 66 députés pour atteindre aujourd’hui cet objectif. Mais il se fait que c’est la voie du consensus parlementaire qui est prônée par le bureau de l’Assemblée nationale ainsi que les députés de la majorité parlementaire. Cet objectif pourra t-il être atteint ? Dans tous les cas de figures, la majorité dont dispose aujourd’hui le chef de l’Etat ne permet pas d’approuver ce projet de révision constitutionnelle à travers un vote des quatre cinquièmes de la composition de l’Assemblée nationale. Puisqu’il faut 66 députés sur les 83 pour prétendre à une révision consensuelle de la Constitution. A voir schématiquement la configuration politique de l’Assemblée nationale, le pouvoir de la refondation dispose d’une majorité inamovible de 61 députés des FCBE et des partis totalement acquis à sa cause dont l’Alliance Cauris 2, l’Alliance AFU, l’Alliance G13 Baobab, l’Alliance Amana, l’Union pour le Bénin (UB) et Force-Espoir-UPR (Fe-UPR). Mais ce qu’il faut nuancer est qu’en dehors du député Antoine Dayori qui a rejoint officiellement la mouvance, le deuxième député élu sur la liste Fe-UPR en la personne de Issa Salifou continue de bénéficier de son statut de député « non inscrit » au parlement et sa position est encore mitigée. Toutefois, sa dernière sortie politique en date aété, l’audience que lui a accordée, il y a quelques semaines le premier magistrat au palais de la présidence. Ce qui peut présager d’un probable ralliement à la mouvance, donc peut-être considéré comme favorable pour le projet de révision de la Constitution. Le dernier tableau qu’on peut prendre en compte est le récent ralliement à la mouvance des députés Edmond Agoua et Cyriaque Domingo. On peut se permettre alors de dire qu’aujourd’hui le chef de l’Etat et la majorité parlementaire disposent d’une majorité qualifiée de 64 députés à l’Assemblée nationale sur les 83. Donc, il lui reste à débaucher ou négocier 2 députés pour atteindre ses objectifs, c'est-à-dire approuver la révision de la Constitution à travers un vote des quatre cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale. Une équation difficile à résoudre compte tenu de la position politique, c'est-à-dire d’opposant dur au régime de la refondation. Car au niveau de cette opposition dure, on peut compter les 19 députés dont ceux du PRD, du PSD, du MADEP, de Force Clé et consorts.
Ismail Kèko