Propos d’Eric Houndete sur la révision de la constitution
« La question de la révision de la constitution est un fantôme que le gouvernement nous fabrique », dixit Eric Houndeté. Pour lui, le gouvernement est en train de vouloir embrouiller la population dans cette affaire. Si non, comment comprendre que le gouvernement ait installé un autre comité pour faire des propositions sur la révision de la loi fondamentale, alors que les propositions faites par la commission de Maurice Ahanhanzo-Glèlè sont introduite dans le circuit parlementaire. Il affirme que même au sein de la majorité parlementaire, certains députés sont inquiets des tractations qui se mènent. Pour lui, rien ne presse dans la révision de la constitution à part les articles sur la création de la Cour des comptes. L’acharnement du gouvernement à vouloir réviser la constitution pourrait se trouver dans le fait qu’il veut établir le déséquilibre entre les pouvoirs.
Ben-Saïd Adjiboyrihan
Martin Assogba, contre une révision prématurée de la loi fondamentale
Martin Assogba s’oppose à la révision de la constitution avant les élections de 2016. Il indique qu’il ne sert à rien de se précipiter sur la relecture de cet instrument qui est le socle de la démocratie béninoise. Ce qui doit être aujourd’hui une préoccupation majeure selon lui, c’est l’audit et le toilettage de la Liste électorale permanente informatisée(Lépi). « La révision de la constitution est à reléguer au second rang et bien entendu, après 2016», a-t-il martelé. Une vaste campagne dénommée «Touche pas à ma République ; touche pas à ma constitution avant 2016» est en vue. L’objectif est de déjouer le plan du gouvernement qui veut faire une révision en catimini, étant donné que le contenu des textes n’a pas été vulgarisé. D’après lui, il y a des couacs et des non dits sur les textes qui passent sous silence. «Quant aux députés, ils doivent rester vigilants pour ne pas se laisser surprendre». Car, dira t-il, même si Yayi Boni ne veut pas briguer un troisième mandat, ses thuriféraires peuvent l’y contraindre.
Euloge Quenum
Maître Joseph Djogbénou fustige la méthode employée
«L’opacité de la méthode adoptée par le gouvernement dans cette réforme qui devrait réunir tout le peuple est inquiétante. La réforme qu’on est en train de projeter n’est ni transparente, ni translucide. La méthode est condamnable. Les concertations organisées par certains politiques au sujet de la révision visent à mettre le citoyen à l’écart des débats publics. Le texte déposé par la Commission Ahanhanzo-Glèlè a été considérablement amendé par le gouvernement. On a pu observer des déséquilibres fondamentaux. C’est une réforme de lâcheté condamnable. Modifier plus de 70 articles sans organiser de débat public, il y a lieu de s’inquiéter au regard de ce qui se passe dans la sous région».
Arthur Sélo