Martin Assogba s’oppose à la révision de la Constitution et invite les enseignants à reprendre les cours
Le président de l’Ong Alcrer s’est prononcé, dans la matinée d’hier, sur deux faits brûlants de l’actualité. Invité sur l’émission ‘’Débats actuels’’ de Golfe télévision, Martin Assogba a clairement affiché sa position sur la grève des enseignants et la révision de la constitution, qui, selon lui est inopportune.
Les débrayages intempestifs qui secouent depuis peu le secteur éducatif continuent de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. C’est à Martin Assogba, leader d’opinion et président de l’Ong Alcrer que la possibilité a été donnée sur l’émission ‘’Débats actuels’’, de se prononcer sur la question. L’invité tient d’abord à faire remarquer que la revendication des enseignants est légitime et que le gouvernement doit arrêter de distraire les populations par ses menaces et intimidations qui ne font qu’envénimer la situation. Le décret querellé est explicite sur la question de la revalorisation de la fonction enseignante et ne saurait souffrir d’aucune violation. D’après lui, c’est le gouvernement qui a permis au mur de se lézarder et c’est sans doute ce qui explique le fait que les reptiles s’y engloutissent. Pour dire qu’on ne demande trop qu’à celui qui donne trop. Il invite par ailleurs les enseignants à faire preuve de patriotisme avérée et montrer ainsi à la face du monde qu’ils ne sont pas des prédateurs mais des bâtisseurs.
Pour l’intervenant, les récentes décisions du chef de l’Etat ont été prises à la hâte, avec des considérations politiciennes et sans aucun effort de calcul. A titre d’exemple, les agents communautaires reversés dans la fonction publique «n’ont en général aucun niveau». Il précise en outre que seulement 10% des enseignants concernés ont une formation pédagogique appréciable alors que les autres fonctionnent sur de l’à peu près. Puisque les militants des partis politiques qui avaient leurs parents à la maison ont favorisé leur recrutement sans tenir compte de leur savoir faire.
Contre une révision prématurée de la loi fondamentale
Martin Assogba s’oppose à la révision de la constitution avant les échéances électorales de 2016. Il indique qu’il ne sert à rien de se précipiter sur la relecture de cet instrument qui est le socle de la démocratie béninoise. Ce qui doit être aujourd’hui une préoccupation majeure selon lui, c’est l’audit et le toilettage de la liste électorale permanente informatisée(Lépi). « La révision de la constitution est à reléguer au second rang et bien entendu, après 2016», a-t-il martelé. Une vaste campagne dénommée «Touche pas à ma République ; touche pas à ma constitution avant 2016» est en vue. L’objectif est de déjouer le plan du gouvernement qui veut faire une révision en catimini, étant donné que le contenu des textes n’a pas été vulgarisé. D’après lui, il y a des couacs et des non dits sur les textes qui passent sous silence. Et pour se justifier, il brandit le rapport de l’Irep selon lequel, 74% des béninois seraient contre la révision. «Quant aux députés, ils doivent rester vigilants pour ne pas se laisser surprendre». Car, dira t-il, même si Yayi Boni ne veut pas briguer un troisième mandat, ses thuriféraires peuvent l’y contraindre. «Les politiciens disent toujours ce qu’ils ne veulent pas faire et font toujours ce qu’ils n’ont pas dit», a-t-il conclu.
Euloge Quenum