Ce samedi 17 mars, se sont réunis à Cotonou au Bénin, 8 chefs d’Etats et de gouvernements africains, avec pour mission de réfléchir pour trouver une solution à l’impasse née de la non élection du président de la commission de l’Union africaine lors du sommet d’Addis Abeba les 29 et 30 janvier derniers. Le communiqué final qui a sanctionné la rencontre fait état d’avancées dans les discussions.
Cotonou était aux couleurs de l’Union africaine le week-end écoulé. Le palais des congrès de la ville a abrité la réunion du comité ad’ hoc des chefs d’Etat et de gouvernement chargé d’examiner les questions liées à l’élection des membres de la commission de l’organisation continentale. Il s’agit de la réunion dite du groupe des 8. Ce sont les dirigeants du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, de l’Angola, de l’Afrique du Sud, du Gabon, de l’Ethiopie et du Tchad. Ce comité ad’ hoc a été mis en place par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de l’Ua de janvier dernier. Sa mission est de « réfléchir pour trouver une solution à l’impasse née de la non élection du président de la commission de l’Union africaine lors du sommet d’Addis Abeba les 29 et 30 janvier dernier», tel l’a rappelé dans son discours le Président béninois Boni Yayi, par ailleurs président en exercice de l’Ua. Les échanges qui ont duré environs cinq heures d’horloge ont été, selon le communiqué final lu par le ministre béninois des affaires étrangères, Arifari Bako, fructueux. Ils ont, a-t-il précisé, permis de faire des « avancées positives » dans la voie de la recherche d’une « solution consensuelle » en vue de l’élection du président, du vice-président et des membres de la commission de l’Ua. « Les consultations se poursuivront entre les membres du comité notamment le Gabon et l’Afrique du Sud », a ajouté le chef de la diplomatie béninoise. Avant de conclure : « Les résultats des prochaines consultations seront présentés à la prochaine rencontre du Comité, pour formuler des recommandations devant permettre l’élection des membres de la commission lors du sommet de Lilongwe (Malawi) en juillet 2012».
Rappelons que les deux candidats qui convoitent actuellement la présidence de la commission de l’Ua sont le gabonais Jean Ping, le sortant, et la sud-africaine Nkosazana Dlamini Zuma. Aucun d’eux n’a pu obtenir la majorité requise des deux tiers pour se garantir le poste. Le Bénin est quant à lui membre de ce Groupe de 8 en sa qualité de président en exercice de l’Union. Les cinq autres représentent leurs régions d’appartenance respectives.
Le sommet n’a rien donné de concret
«Les échanges fructueux menés au sein du Comité ont permis de faire des avancées positives dans la voie de la recherche d’une solution consensuelle… ». Et le langage diplomatique est tout trouvé pour camoufler l’absence d’une résolution concrète à l’issue de cette réunion de Cotonou. A la lecture du communiqué final, on se rend compte que les discussions n’ont en réalité pu déboucher sur aucune solution concrète, aucun accord en vue de vider ce dossier qui fait planer le spectre de la division et de fragilisation sur l’organisation panafricaine. Le président Boni Yayi avait pourtant dans son discours exprimé « sa ferme conviction » que les « travaux » de ses pairs et lui aboutiront à des « propositions concrètes pour sortir de l’impasse». Ce qui n’a pu être le cas. Et tout ce que le communiqué final sert comme « solutions concrètes », c’est « des échanges fructueux » pour des « avancés positives ». L’on a point besoin d’être un spécialiste chevronné des relations internationales pour déduire de la lecture de ce communiqué final que le sommet n’a rien donné de concret.
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