Coton: «Tous ceux qui sont mêlés doivent s’expliquer devant la justice» Me Jacques Miga

Ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, Maître Jacques Migan s’est prononcé hier sur la Radio Atlantique Fm, sur les sujets brûlants de l’actualité nationale. «Chaque année, on met 9 à 12 milliards pour atteindre le rendement de 2005 mais jamais on n’a atteint 200 mille tonnes. Où sont donc passés les milliards?». Ainsi s’est offusqué Maître Jacques Migan sur la crise dans le secteur cotonnier béninois.

Pour lui, si on investissait ces fonds dans d’autres secteurs, les Béninois se sentiraient plus à l’aise. Pour l’heure, l’investissement finit dans les poches des uns et des autres, y compris les députés, à en croire l’avocat.
Il estime en outre que la responsabilité de l’Etat est tout aussi engagée que celle de Patrice Talon. L’ancien bâtonnier suggère qu’un débat contradictoire se fasse afin de faire la lumière sur la gestion qui est faite des milliards injectés dans cette filière. Il trouve qu’il y a trop de flou autour du dossier et qu’il urge qu’une commission indépendante soit mise sur pied pour faire la clarification de tous ce qu’il y a eu dans le secteur.
Il va plus loin et demande que «Tampinou, Rodriguez, Fagbohoun, Talon et autres s’expliquent devant la justice». Car, fulmine-t-il, «il y a des gens qui ne pensent qu’à leurs intérêts en créant des structures qui leur permettent d’engranger des milliards sur le dos des cotonculteurs avant même que le coton ne sorte de terre». Selon lui, «nous agissons sans réfléchir» ; et à l’heure actuelle, rien n’assure qu’aux mois de juin et juillet, les intrants seront disponibles. Il estime que l’application des propositions de l’ex ministre de l’agriculture Fatiou Aplogan en 2005 aurait permis d’éviter la présente situation.

«L’opposition à Yayi  se trouve dans le camp de Yayi »

Jacques Migan est revenu aussi sur le projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990. Il précise qu’il a fallu un éveil du Front citoyen, du Mouvement sursaut patriotique et de tous les députés -aussi bien de la mouvance que de l’opposition-, pour que le président Boni Yayi demande un débat national. La démarche choisie pour cette révision amène «à ne plus avoir confiance en Yayi». Tout en soulignant que la constitution béninoise n’est pas écrite sur du marbre, Me Jacques Migan opte pour une révision après Boni Yayi. Des urgences ne manquent pas. La liste électorale permanente informatisée (Lépi), la santé et le pouvoir d’achat des béninois sont des sujets préoccupants.
En ce qui concerne le vent de division qui souffle sur l’Union fait la Nation (Un), Me Jacques Migan convie les leaders de ce rassemblement politique à recourir à la médiation du Front citoyen pour la défense des acquis de la conférence nationale. Selon lui, les sages de ce Front sauront calmer les esprits. Il souligne que la Renaissance du Bénin n’a pas sa place dans la mouvance présidentielle. Et que son retour à cette Union dont Léhady fut l’un des géniteurs est à souhaiter.

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