Gouvernance économique : le plus grand échec de Boni Yayi

Depuis 2006, la gouvernance économique du Bénin tâtonne. Hormis la biennale d’or 2007-2008, l’économie nationale ne s’est jamais remise de la crise.  Le «docteur» cherche désespérément la bonne recette qui ne vient pas toujours. 

2012 qui semble être l’année de la reprise se révèle encore comme une période de récession.

Le plus grand regret du président Boni Yayi au soir de son mandat en Avril 2016 serait son échec économique. Personne ne pourrait accepter comment un président économiste, banquier chevronné de surcroît, entouré d’icônes de la Bceao, ait échoué aussi lamentablement dans le secteur où il était le plus attendu. Sorti des arcanes de la Bceao lui aussi, promu président de la Banque ouest africaine de développement(Boad), il avait séduit en 2006 les masses populaires par un programme économique qui prônait la lutte contre la cherté de la vie, le chômage…Plus de six ans après, le bilan économique de Boni Yayi est bien loin de celui qu’il aurait souhaité avoir. Il faut lire la note écrite par Abdikarim Farah, le représentant du Fonds monétaire international(Fmi) pour s’en convaincre. « La situation du Bénin a été, pour l’essentiel, à l’image de celle de l’Afrique subsaharienne, encore que la croissance ait été inférieure à la moyenne régionale. La croissance a ralenti durant les trois dernières années sous l’effet conjugué des mauvaises conditions climatiques, des conséquences du cycle électoral et, dans une moindre mesure, de l’impact de la crise financière mondiale. Elle devrait cette année afficher une légère amélioration malgré les retombées du renchérissement des prix des carburants suite à la suppression partielle des subventions sur les carburants au Nigeria. Les perspectives sont toutefois tributaires d’une gestion effective, par les autorités béninoises, des risques résultant des événements récents dans l’administration douanière et la filière coton. », Avertit-il.

Comme le constatent et le vivent maints Béninois, la morosité économique s’installe déjà. Certaines banques et institutions financières commencent à licencier une bonne partie de leur personnel. Les contrats de prestataires de l’Etat- mauvais payeur – ne sont plus les bienvenus dans les banques. Incapable de payer ses créanciers, l’Etat est obligé de donner des titres de trésor à des opérateurs économiques  afin de leur permettre  d’avoir l’espoir et la possibilité d’être payés après par le trésor. Ceci donne la preuve de la rareté de liquidité dans les caisses de l’Etat. Avec le ralentissement du trafic au port et la crise que connaît la filière coton actuellement, il y a lieu de croire que la croissance économique du Bénin va encore chuter. Déjà, il est en dessous de la moyenne des autres pays qui est d’environ 5,5%. Au  Bénin, elle avoisine les 3%. Cette situation entraîne une grave crise sociale qui se traduit par la misère ambiante. Manger, se soigner et joindre les deux bouts deviennent de plus en plus difficile. Le rêve de la prospérité partagée et du bonheur vendu aux Béninois en 2006 est loin d’être une réalité. Au contraire, il se transforme en un véritable cauchemar.

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