Nous sommes de ceux qui pensent que le Prd n’a pas de raison objective pour aller au gouvernement, ce, malgré les signaux en guise de ballons d’essai que ses leaders envoient dans la presse.
Signaux dont la plupart des canards ont fait leurs choux gras ces derniers jours. Notre conviction se fonde sur deux raisons qui relèvent du bon sens .Bon sens que le philosophe tient pour la chose la mieux partagée.
D’abord, c’est celui par qui la nouvelle a été «ébruitée» qui pose problème. Pourquoi l’annonce de l’entrée au gouvernement vient-elle de sources proches du Prd et non du Palais ? Tout le monde sait que c’est le chef de l’Etat seul qui forme le gouvernement, nomme les ministres et les révoque quand cela lui plaît. L’avis du parlement prescrit par la constitution ne l’engage guère, puisqu’il n’est que consultatif. On n’est pas aux Usa où toute nomination de membre de gouvernement est soumise à l’approbation du congrès qui peut récuser un tel pour ses turpitudes passées. Ici, le chef de l’Etat peut nommer, un politicien au rancart qui a servi tous les régimes passés, son copain de village , son fils , le petit fils de son oncle maternel , son valet de chambre ou son chauffeur ou le cadre inconnu d’un ministère obscur, sans aucun passé politique autre que ses accointances personnelles avec un pasteur d’ une église évangélique .Il a plus de chance encore s’il revendique , preuve à l’appui, son appartenance à une région pourvoyeuse de voix, personne ne trouvera à redire. Ainsi, depuis 2006, les rumeurs de remaniement distillées dans l’opinion viennent de lui seul qui détient l’agenda de tout changement dans l’équipe gouvernementale .Et puis, le dernier remaniement en date remonte à quelques mois seulement et, les heureux élus ont à peine fini de prendre leurs marques. Il est vrai que le pays va mal, et le chef de l’Etat peut vouloir frapper un grand coup en intégrant dans son équipe la première force d’opposition auto -proclamée. Mais là encore, c’est lui qui doit donner le tempo par une allocution solennelle. Ou par des signaux montrant clairement qu’il est prêt à faire le chemin de Damas vers….son opposition. Or, ce à quoi on assiste ces derniers temps, c’est à un raidissement du pouvoir avec le cafouillage créé par le chef de l’Etat lui-même dans la filière coton et dans le dossier pvi .Qui peut entrer dans un tel gouvernement sans se compromettre durablement?
La seconde raison et de loin la plus importante qui ne plaide pas en faveur d’une entrée du Prd au gouvernement relève de l’éthique politique, argument-massue s’il en est ! De quoi s’agit-il ? A près la proclamation du Ko mystérieux , suite au premier et seul tour de la présidentielle du 13 mars 2006, Adrien Houngbédji n’a pas reconnu sa défaite. Au contraire, il s’est auto- proclamé vainqueur, sans en avoir apporté la moindre preuve chiffrée. Qu’à cela ne tienne! D’autant que personne n’a publié le nombre exact d’électeurs, de suffrages exprimés, de bulletins nuls et d’abstentions. On connaît la suite. Le nouvel ancien chef de l’Etat a prêté serment et est entré en fonction. Mais le leader du Prd n’a fait aucune autre déclaration à l’adresse de ses électeurs depuis lors, ni dans le sens de la reconnaissance même tardive de sa défaite, ni dans celle de la confirmation de sa victoire. Entre-temps, certains de ses militants ont payé au prix fort leur résistance au « hold up », selon ses propres termes. Mieux , le Prd a organisé son congrès, le seul parti à l’avoir fait en grande pompe et le leader a repris la tête du parti. Quelques jours plus tard, il a proclamé son ancrage dans l’opposition par une déclaration solennelle. Comment comprendre que le chef d’un tel parti laisser annoncer son entrée au gouvernement qu’il a qualifié à plusieurs reprises de «ventilateur» en se cachant derrière un démenti clair-obscur qui ne convainc personne? Sur quelle plate- forme programmatique ce gouvernement va-t-il être formé?
La vérité est que nous ne sommes pas dans un pays normal où les choses se passent comme elles se passent ailleurs. Dans le respect d’une certaine éthique politique. Vous avez dit déclaration solennelle du président de la république? –Il n’y en aura peut-être pas ! Parce que le tenant du pouvoir a intérêt à ce que les choses se passent ainsi. Dans la confusion ! Et comme ça, le Prd serait comptable de toutes les turpitudes présentes et passées du régime. Aussi , comme les rumeurs se font persistantes, sommes –nous contraint de revoir nos certitudes à la lumière des comportements passés et des postions récentes du leader dit charismatique des Tchoco Tchoco. Et là, il n’y a plus de surprise ! Le Prd est coutumier des revirements spectaculaires et des retournements de veste. Qu’il vous souvienne ! Après la présidentielle de 2001 et la victoire, suite au « match très amical » entre Bruno Amoussou et Mathieu kérékou, après les désistements successifs des candidats Soglo et Houngbédji, le Prd a fait la campagne des législatives sous la bannière de l’opposition. Cela ne l’a pas empêché , contre toute attente, de se proclamer de la mouvance présidentielle, juste au lendemain du scrutin et d’y rester sans discontinuer jusqu’au départ de Kérékou en 2006.Lequel ne lui a pas cédé le pouvoir comme il a eu l’illusion de le croire- mais à un certain ….Boni Yayi. Aujourd’hui, après le Ko , rebelote : Adrien n’a accepté de solder les comptes de la campagne commune de l’Un avec ses anciens partenaires ….qu’au cours d’un monologue plutôt soporifique sur le plateau d’une chaîne privée où il s’est mis à tirer à boulets rouges sur ses anciens partenaires accusés de tous les péchés d’Israël. Adrien aurait pu saisir l’occasion de la Convention de l’Un qui se tenait le lendemain de ses déballages télévisés, pour dire les quatre vérités à ses anciens partenaires et contribuer à l’éclosion d’une opposition responsable et unie face à un pouvoir à bout de souffle. Il a plutôt choisi la politique de la chaise vide. Interrogé expressément sur les déviances du régime actuel, il a répondu vertement qu’il n’était pas venu pour ça. Comment ne pas comprendre qu’Adrien n’avait fait tout cela que pour donner des gages au tenant du pouvoir actuel ? Et Yayi le lui a bien rendu en le recevant en grande pompe au palais de la Marina. Reste à savoir pour quelle contrepartie ?- Le poste de secrétaire général de la Francophonie, après Abdou Diouf , comme cela se murmure? Adrien n’a pas le profil du métier de défenseur de la langue française, loin s’en faut ! Au demeurant, les promesses de Sarko, si promesse il y a eu, n’engagent pas Hollande qui n’a que faire d’un machin, vestige de la colonisation de papa.
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