Au Bénin, si des statistiques récentes de la Bceao font état d’une bonne santé économique, sur le terrain, le climat ne convainc pas.
Sur le plan macroéconomique, l’économie béninoise est rassurante, et ce en dépit de la morosité constatée sur le terrain. C’est du moins ce qu’on retient des récentes statistiques de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Dans sa parution d’hier, un quotidien de la place a publié le rapport du comité de politique monétaire de la Bceao, rendu public en ce mois de juin. Ce rapport table sur les indicateurs relevés au premier trimestre de l’année 2012. Le rapport projette pour le Bénin un taux de croissance d’environ 3,5% en 2012 contre 3,1% en 2011. Avec une maîtrise de l’inflation et une amélioration de l’indice de la production industrielle. En guise de statistiques, on apprend que «le taux d’inflation est passée de 2,3% en glissement annuel en fin janvier 2012 à 2,8 % » fin février « pour s’établir à 2,5% en fin mars et 0,6 en fin avril » de la même année. Le rapport confirme, par ailleurs, la hausse des recettes fiscales au premier trimestre 2012. Les indicateurs de ce rapport viennent comme pour battre en brèche les commentaires péssismistes sur les prévisions économiques du pays. Mais si ces chiffres rassurent, la réalité sur le terrain inquiète, surtout les événements qui ont marqué la vie économique du pays ces derniers mois. Les plaintes des populations se poursuivent. Des opérateurs économiques faisant l’objet de harcèlement fiscal menacent de délocaliser leurs capitaux avec comme conséquence des pertes d’emploi dans un pays où les jeunes diplômés sont pour la plupart sans emplois ou sous employés. L’Etat passe pour mauvais payeur auprès des prestataires de services. Aucune politique économique réelle n’existe et des mesures sociales à visée populiste sont prises. La Banque africaine de développement a émis récemment ses inquiétudes quant aux perspectives économiques du pays. Les deux principaux poumons de l’économie béninoise que sont le port et le coton ne sont pas en très bonne santé. Si au port de Cotonou, le gouvernement avance que la suspension provisoire du Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng) a provoqué un regain d’activités, les statistiques précises sont attendues. La filière coton, pour ce qui est de la campagne en cours, ne rassure pas en dépit des mesures et assurances du gouvernement. Les perspectives sont rassurantes, mais le souhait est que la réalité le soit aussi.