Pvi : Mètongnon invite les protagonistes à mettre fin au spectacle

Invité sur l’émission «Actu matin» de la télévision Canal 3 hier, Laurent Mètongnon trouve que le débat sur le Pvi est mal mené par les différents acteurs. Il revient aussi sur les mésaventures des travailleurs de Bénin Control lors du sit-in du jeudi dernier. 

Pour n’avoir pas été écouté lorsqu’il parlait du Programme de vérification des importations de nouvelles générations (Pvi-Ng) et pour s’être vu traitée d’apatride, Laurent Mètongnon, Secrétaire général de la Fédération des syndicats des travailleurs du ministère de l’économie et des finances (Fésyntra-Finances) ne veut plus en parler. Invité hier sur l’émission matinal « Actu matin» de la chaîne privée de télévision Canal 3 Bénin il a souhaité que l’on mette fin à tous les débats qui se font sur ce dossier. Ni bon pour l’image du Bénin auprès des investisseurs, ni bon pour la croissance économique du pays, les différentes interventions qui sont devenues le quotidien des Béninois sont improductives. Car, selon lui,  «le bonheur d’un peuple ne se fait pas dans des débats que peut-être seules deux personnes peuvent mener». Il s’agit de «celui qui détient la puissance publique (le Président de la République-Ndlr) et qui l’utilise comme il le veut et de l’autre qui est l’opérateur économique».Pour lui, les avocats, les ministres et autres ne sont pas à même de parler de ce dossier. Ils sont «des intermédiaires qui ne peuvent pas savoir tout ce qu’il y a eu autour du dossier Pvi ». Il va plus loin et fulmine : «les douaniers porteurs de la réforme et ayant fait de bonnes propositions » ne peuvent pas en parler puisque «ça (la réforme) leur a échappé». Il conclut: «je pense qu’il faut arrêter ce débat pour le bonheur de notre pays et de nos populations».

Les faits du jeudi dernier 

Relevant l’amalgame orchestré autour le ministère d’appartenance de la réforme, Laurent Mètognon tranche: «je dis non. Le Pvi, c’est une réforme du ministère des finances, plus précisément de la douane». Il revient ensuite sur le sit-in des travailleurs de Bénin Control du jeudi dernier au ministère de l’Economie et des finances. Remonté contre la manière dont les autorités du dit ministère ont géré ce sit-in, il expose les mesures prises par ses collègues et lui pour que tout puisse bien se passer. Etant donné que c’était pour la première fois qu’un syndicat du secteur privé fait un sit-in en les avisant. Les Sg des syndicats du ministère «se sont réunis pour voir ce qu’il faut faire». «Notre objectif, poursuit-il, c’est de tout faire pour que les travailleurs de Bénin Control ne perturbent pas le service public». Après réflexion, ils se sont rapprochés du Directeur de cabinet du ministre de l’économie pour en savoir plus sur les mesures prises pour gérer ce sit-in. Mais pour toute réponse, on leur a fait savoir que ce sont des travailleurs du privé et qu’ils n’ont pas le droit de manifester dans un service public. Ce que le Sg ne trouve pas normal. Ensuite, on leur a signifié que c’est au ministère de l’Economie maritime qu’ils (les travailleurs de Bénin control-Ndlr) devaient s’adresser. Ils ont ensuite été sommés de quitter «le ministère dans les 20 minutes qui suivent». Mètongnon note à ce niveau une contradiction: le ministère de l’Economie maritime est aussi un service public. Alors, comment peut-on accepter un sit-in là et refuser le même sit-in au ministère des Finances? En plus, le fait d’avoir fait venir des Crs dans le ministère n’est pas une bonne chose. Aux dires de Métongnon, les discussions étaient à ce niveau quand le bruit des gaz lacrymogènes et des matraques a commencé à se faire entendre. «Ces travailleurs sont d’abord des usagers des services publics», martèle-t-il avant d’ajouter que «c’est l’Etat qui doit leur garantir l’emploi».
Arthur Sélo

Les chiffres qui confortent Bénin Control dans sa position

A travers sa sortie médiatique d’hier, Laurent Mètongnon, tout en invitant les protagonistes de l’affaire Pvi à mettre fin au spectacle, vient jeter un autre pavé dans la mare. Et ce, concernant la guerre des chiffres que s’étaient livrés le gouvernement et Bénin Control il y a quelques semaines.  Se référant à la note d’orientations économiques du budget général de l’Etat, gestion 2013, Mètongnon a affirmé que les recettes de l’Etat ont connu une augmentation au premier trimestre 2012.  Le document dont notre journal a pu avoir copie date de mai 2012 et révèle que les opérations financières de l’Etat ont été marquées au premier trimestre 2012 par une hausse  des recettes et des dépenses budgétaires. Ainsi, «les recettes de l’Etat, précise le document, se sont  établies à 211, 6 milliards de Fcfa à fin mars 2012 contre 137,7 milliards Fcfa à la même période de l’année 2011, soit une augmentation de 53,7%.»  «Cette performance souligne un certain gain des réformes engagées, notamment l’acceptation du Programme de vérification des importations (Pvi) par le secteur privé», justifie cette note d’orientations économiques du Budget général de l’Etat, gestion 2013. Pourtant, le gouvernement ne cesse d’avancer la baisse des recettes portuaires pour expliquer sa reculade par rapport au Pvi et la suspension provisoire du Contrat qui lie l’Etat à la société Bénin Control. Au cours de ces différentes sorties médiatiques dans le cadre de ce dossier, le ministre de l’Economie maritime n’a cessé de marteler que la mise en œuvre du Pvi a occasionné une chute du trafic au niveau du port de Cotonou. Cette affirmation, le gouvernement l’avait déjà faite à maintes reprises. Les responsables de Bénin Control ont quant à eux toujours défendu le contraire convaincus que la réforme a fait accroître les recettes de l’Etat, surtout au niveau du port. Pendant la sortie médiatique des avocats de Bénin Control en mai dernier, Anicet Houngbo, chargé des opérations de la société avait fourni quelques chiffres à cet effet. Selon son exposé, les recettes de la douane Cotonou port étaient en 2010 de 43 milliards, 2011 49 milliards, puis en 2012 de 65 milliards. On peut donc remarquer une augmentation de 15 milliards entre 2011 et 2012 où la réforme était déjà en plein dans sa phase active. Cette note d’orientations économiques du budget général de l’Etat, gestion 2013, document du ministère de l’économie et des finances, vient comme pour conforter Bénin Control dans sa position. (société de Patrice Talon)
Léonce Gamaï 

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