Politique fiscale : le gouvernement veut enfin assouplir sa position

Le chef de l’Etat a tenu hier une séance avec des agents de l’administration fiscale. Objectif, détendre l’atmosphère face au vent de redressement fiscal qui souffle sur certaines entreprises. 

Des redressements qualifiés de harcèlement fiscal dans l’opinion.  Le voyage du chef de l’Etat sur la Chine lui a, sans doute, permis d’avoir des idées nouvelles sur la promotion des opérateurs économiques, surtout nationaux.  Aussitôt revenu de l’Empire du milieu, le président Boni Yayi a rencontré des agents de l’administration fiscale béninoise pour discuter du redressement fiscal, à l’allure de «harcèlement fiscal», dont sont objet certaines entreprises de la place. La rencontre s’est tenue au palais de la présidence de la République (source : télévision nationale, Ortb). Entre autres personnalités présentes, le ministre du développement, les cadres de l’administration fiscale, le directeur de cabinet du ministre de l’économie et des finances membres de l’administration fiscale et des cadres du ministère des finances.  Selon les propos du ministre du développement, Marcel de Souza, qui s’est confié à nos confrères de la télévision nationale à la fin de la rencontre, le constat est qu’il y a redressement fiscal et le secteur privé s’en sort carbonisé. Et compte tenu du « malaise profond» que cela crée à une dizaine d’entreprises, le président de la république «a donné des instructions pour que des solutions soient trouvées dans le sens de l’apaisement pour qu’on puisse redonner confiance aux opérateurs économiques privés », a déclaré le ministre de Souza. Qui précise que l’administration fiscale  devra se réunir pour étudier les différentes solutions qu’il faut pour remettre la balle à terre pour que l’atmosphère puisse se détendre sur le plan national. « Il s’agira pour nous d’apporter  de l’apaisement… » a renchérit le directeur du cabinet du ministre des finances, Servais Adjovi.

On se dédouane

Concernant cette question de redressement fiscal appliqué à certaines entreprises de la place, le cas de la société Cajaf Comon a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les services des impôts ont infligé à l’entreprise un redressement fiscal d’environ 38 milliards de Fcfa. Et selon les responsables de l’entreprise, il s’agit plutôt d’un harcèlement fiscal qui s’expliquerait selon d’autres sources par la couleur politique du promoteur Sébastien Ajavon qui soutiendrait l’opposition. Ce redressement a même amené la société à fermer ses filiales de l’Intérieur du pays. Mais lors de la séance d’hier au palais, le chef de l’Etat à tenté de se blanchir.  « La première chose est que » le chef de l’Etat « a demandé aux agents , est-ce qu’une fois il les a appelés pour leur donner des instructions concernant des opérateurs économiques privés ou bien des opposants éventuels pour aller faire des redressements. La réponse est non», a rapporté le ministre du développement. Le directeur de cabinet du ministre des Finances a expliqué qu’il s’agit d’un contrôle de routine. Les secteurs des bâtiments et travaux publics et les transits ont été touchés par le passé. Actuellement c’est le tour du celui de l’agro-alimentaire. Servais Adjovi rassure : « Loin de l’administration des fiscales l’idée d’un harcèlement fiscal. Mais bien au contraire il s’agit d’un travail républicain puisqu’il est question  de collecter des recettes pour les finances publiques.» C’est pourquoi Marcel de Souza rappelle « aux opérateurs économiques privés qu’ils doivent respecter les valeurs citoyennes et avoir un comportement républicain en s’acquittant de leurs impôts.» Même s’il reconnait qu’il  faut détendre l’atmosphère  et «traiter les opérateurs économiques comme de réels partenaires dans le sens du développement économique de notre pays.» 

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