Il a suffi d’une interview du président de la république le mercredi 1er Août 2012 pour que la hache de guerre soit déterrée. Depuis lors, la tension est perceptible sur le front politique. Le Chef de l’Etat et ses nombreux contradicteurs semblent tous oublier malheureusement les enseignements du Pape Bénoît XVI lors de son dernier voyage au Bénin.
Le Pape Bénoît XVI devrait regretter sa dernière visite au Bénin. On se rappelle qu’au court de ce voyage apostolique effectué du 18 au 20 Novembre 2011, le souverain pontife a mis l’accent sur les thèmes phares de l’exhortation post-synodal qui sont réconciliation, justice et paix. Lors de son discours présenté au Palais de la Marina le samedi 19 Novembre, le pape a dénoncé la corruption mais aussi la violence sur toutes ses formes comme des facteurs chrysogènes. «En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort(…). Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente », a mis en garde Benoît XVI qui s’adressait à des responsables politiques, des diplomates et des représentants d’autres religions. « De cette tribune, je lance un appel à tous les responsables politiques et économiques des pays africains et du reste du monde. Ne privez pas vos peuples de l’espérance ! Ne les amputez pas de leur avenir en mutilant leur présent ! », a conseillé le souverain pontife. Un an à peine après ce passage historique, les enseignements du Pape semblent déjà tombés dans l’oubliette. Les dernières déclarations faites par le Chef de l’Etat dans son interview du 1er Août dernier le montrent si bien. On y note le mépris pour le peuple mais aussi la violence (verbale), toutes choses que dénonce le Saint Père. Le Chef de l’Etat, occupé à mille et une choses, a eu le temps d’oublier ces enseignements du Pape qui apparaissent comme un bréviaire pour tous les dirigeants africains. Et pourtant, on se rappelle que c’est au lendemain de l’arrivée du Pape que le président Boni Yayi a pris l’initiative pour la première fois depuis l’élection présidentielle controversée de mars 2011 de rencontrer l’Un. D’ailleurs, selon le président Bruno Amoussou, c’est à la messe du dimanche 20 Novembre au Stade de l’amitié de Kouhounou que le président Boni Yayi qu’il a rencontré, l’a invité pour cette rencontre. En ce moment, le président se montre le bon élève du souverain pontife. Moins d’un an après, tout est oublié. Les pulsions et les propos va-t-en guerre d’antan sont revenus au galop. Finis les génuflexions, la piété et la crainte de Dieu affichées devant le pape par le Chef de l’Etat. La réconciliation, la justice et la paix demandent de notre part un effort personnel. Si le Chef de l’Etat qui a invité et reçu le Pape semble l’ignorer, quid des autres responsables politiques. Au delà des responsables politiques, chaque citoyen doit pouvoir intérioriser les enseignements du pape. Dans une dernière réflexion, le Père André Kpadonou l’a si bien dit. « Le Saint Père et les Pères synodaux avec lui, seraient heureux de nous savoir résolument et vraiment engagés d’un engagement personnel efficient au service de la réconciliation, de la justice et de la paix dans nos milieux de vie, dans l’exercice de nos responsabilités, dans l’accomplissement de nos charges, dans le déploiement de nos états de vie », a conclu le Père. Ceci pourrait nous éviter les tensions inutiles comme celles qu’on observe actuellement au Bénin.