La réplique méthodique de l’Un à Yayi

Hier, au chant d’oiseau à Cotonou, face à la presse et des invités,  l’Union fait la nation (l’Un) a donné sa « part de vérité» sur ce que le chef de l’Etat a dit d’elle lors de son entretien du 1er aout 2012.

Pour répondre «aux attaques du chef de l’Etat » contre leur parti, les responsables de l’Union fait la Nation (Un) étaient face à la presse hier au Chant d’Oiseau, à Cotonou. Pour faire cet exercice, au présidium trois responsables de l’alliance. Le président, Bruno Amoussou, le coordonnateur général, Lazare Sèhouéto et Idji Kolawolé, président du groupe parlementaire Un. « On n’éteint pas le feu par le feu », «Nous ne sommes pas là pour faire du ping-pong avec qui que ce soit» ont affirmé respectivement Lazare Sèhouéto et Idji Kolawolé comme pour donner le ton de la conférence. Ainsi au lieu d’une réponse du berger à la bergère redouté dans l’opinion, l’Un a « estimé que ce qu’il y a faire est de présenter au peuple ses propositions qui fâchent.»  Il s’agit des solutions proposées par l’alliance pour résoudre les problèmes actuels du Bénin. Rendu public lors des journées de l’Union tenue en juillet 2012, ces propositions ont été répertoriées dans un document appelé « Rénover notre système politique pour mieux gérer le Bénin ». Comme mesures urgentes, sur lesquelles le chef de l’Etat s’est prononcé le 1er aout dernier, l’Un demande une pause dans les réformes en cours au niveau de la filière coton, des activités portuaires, du transport et du commerce la mise en œuvre. Elle se dit prête à participer à un Front unifié de toutes les forces qui s’opposent à la politique du déclin et qui luttent pour le redressement national. Selon Lazare Sèhouéto, le chef de l’Etat a présenté ses méthodes pour régler les problèmes du Bénin.  Mais « l’opposition doit critiquer, relever les failles qui s’introduisent dans le discours, les actions du gouvernement et montrer le chemin à suivre.» C’est pourquoi, a-t-il justifié, ayant constaté que « nous avons des problèmes graves et le régime actuel est en panne d’inspiration», l’Un a fait ses propositions. 

On s’explique

« Nous n’avons pas dit d’arrêter les réformes. Nous avons juste demandé une pause. S’il y a quelqu’un qui veut les réformes, c’est bien nous », a martelé Idji Kolawolé. Avant d’ironiser que même les élèves du primaire connaissent la différence entre «pause et arrêt». « Ils savent que lorsqu’on dit pause cela veut dire qu’on arrête quelque chose pour redémarrer plus tard au niveau où l’on s’était arrêté.» «On a fait des réformes au port, le port s’est vidé. On a fait des réformes dans le coton, le coton est à terre », a déclaré Kolawolé pour expliquer la position de l’Un. Il suggère que si le gouvernement a des problèmes spécifiques d’intrants, il doit les régler au lieu de « détruire l’architecture d’une filière que des gens ont mis des années pour construire.»  «Cela est de la prédation», a déduit le président du groupe parlementaire Un. Avant d’ajouter que la même chose se fait avec les universités et la question de la révision constitutionnelle. Il a déplore le fait qu’on on crée partout des centres universitaires, « des CI universitaires» alors que les deux universités nationales actuelles se cherchent encore avec nombre de difficultés. Le chef de l’Etat le 1er août dernier a affirmé que l’Un a refusé malgré toutes ses initiatives le dialogue politique. Il a ensuite mis en garde contre un quelconque Front unifié.  Sur ces points, «la part de vérité » de l’Un est celle-ci : « Nous demandons à ceux qui nous accusent d’avoir refusé le dialogue politique de publier les correspondance entre nous, le ministère en charge des relations avec les institutions et le chef de l’Etat. Nous voulons un dialogue mais le dialogue n’est pas aller manger de l’igname pilé. On veut un dialogue qui va faire évoluer le Bénin.  C’est du pur bavardage de parler de gouvernement d’union nationale », a déclaré Idji Kolawolé. A Lazare Sèhouéto préciser : « nous voulons un dialogue politique pour revoir la gouvernance, l’améliorer mais pas pour aller au gouvernement » Avant que Kolawolé ne conclue sur la question du Front uni en expliquant que l’Un a constaté que d’autres forces du pays (syndicats, société civile et organisations politiques) partagent des points des propositions de ses propositions de solutions. Ils ont alors décidé de se mettre ensemble «mais cela ne veut pas dire que nous avons la haine contre quelqu’un.».

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