En lieu et place d’une conférence de presse, le collectif des praticiens hospitaliers a fait une déclaration hier à l’ Homel de Cotonou. Il appelle le gouvernement à accélérer le processus d’équipement des hôpitaux publics.
Non négociable
La série des crises qui secouent tous les secteurs de la vie sociale béninoise n’a malheureusement pas épargné le secteur de la santé publique. Problème de manque de ressources humaines, manque criard d’équipements au niveau des hôpitaux, c’est le constat de l’hôpital public agonisant que le collectif des praticiens hospitaliers a fait depuis 2006. Face à ce tableau sombre, ce collectif a refusé d’être complice. Car pour ses membres, la santé du peuple béninois est la priorité des priorités et n’est point négociable au rabais. C’est justement dans le cadre de ce combat que ledit collectif a réuni, hier à la salle de conférence de l’Hôpital de la mère et de l’enfant lagune (Homel), les hommes des médias pour leur expliquer l’évolution de la crise qui secoue le secteur de la santé et qui oppose les praticiens hospitaliers au gouvernement. En lieu et place d’une conférence de presse, c’est à une déclaration qu’ont eu droit les nombreux journalistes invités. « Nous avions bien préparé notre conférence mais les autorités du ministère de la santé nous ont assiégés nous empêchant de la donner. Alors, nous nous sommes rapidement réunis en Assemblée Générale pour sortir la déclaration qui suivra », a expliqué l’un des membres du collectif. Et au président du collectif, le Dr Séraphin Guedègbé, d’ajouter : « En lieu et place d’une conférence de presse, si nous avons choisi de faire une déclaration, c’est parce que nous avons constaté une certaine accélération du processus de la satisfaction de nos revendications de la part des autorités du secteur de la santé au Bénin depuis deux jours à l’annonce de notre grève». Cependant, cette assise qui devrait déterminer les modalités d’une grève dudit collectif dans les jours à venir, fait suite à une autre qui s’était déroulée le vendredi 27 juillet dernier.
La déclaration
Au nom de tous ces collègues, le Dr Séraphin Guèdègbé est revenu sur les maux qui minent le secteur de la santé publique. Par ailleurs, il se réjouit du fait que le gouvernement en place soit conscient de ce tableau peu honorable. La preuve est, aux dires de ce dernier, l’initiative de l’opération de ‘’120 jours pour équiper les hôpitaux’’ prise par le gouvernement béninois. Mais le collectif croit encore à la résurrection de l’hôpital public béninois. Ce pour quoi, il veut donner un peu de temps au gouvernement, malgré son réveil tardif, de s’acquitter des obligations du protocole d’accord signé par les deux parties depuis Mai 2008.
Sur le qui-vive
C’est en effet à un repli tactique qu’ont procédé les membres du collectif des praticiens hospitaliers hier. Si une annonce de grève n’a pas été faite au cours de la séance d’hier, c’est pour montrer leur bonne volonté dans le processus de la résolution de cette crise qui a assez duré. Néanmoins, cela n’empêche pas qu’ils réagissent dans les jours à venir si cette nouvelle reprise du dialogue entre le gouvernement et leur collectif se transformait en un marché de dupes par le premier. « Si le gouvernement ne respecte pas ses engagements, nous n’hésiterons pas à utiliser les armes dont nous disposons pour lui faire entendre raison », ont-ils mis en garde.


