Les décharges publiques à Cotonou et environs : de nouvelles sources de revenus pour les «nouveaux archéologues»

 

Les dépotoirs publics des grandes villes telles que Cotonou et Abomey-Calavi sont de plus en plus fréquentés par les sans-emplois pour certains de leurs déchets commercialisables pour pouvoir «joindre les deux bouts». Constat.

Son sac sur le dos, Idriss, la vingtaine, dans un pantalon jeans bleu délavé et une chemise trouée et sale ce mardi 28 août 2012, fouille allègrement à l’aide d’un bâton un dépotoir du campus universitaire d’Abomey-Calavi. A la recherche de cannettes vides, de restes ou de détritus de fer sans valeur, des objets usés en matière plastique et autres, ce débrouillard sans une quelconque formation, ni aucun diplôme, parcourt à longueur de journée plusieurs décharges. «C’est ainsi que je- Idriss – me débrouille depuis que j’ai quitté l’école aux cours primaires pour défaut de moyens à Malanville pour «me chercher» à Cotonou». Comme Idriss, ils sont de plus en plus nombreux à prendre d’assaut les décharges et poubelles des grandes villes par «manque de solution et pour ne pas se laisser aller à la facilité». Et, si pour certains la fouille des décharges s’avère un métier tout trouvé, pour d’autres c’est plutôt la situation socioéconomique morose et de grands chômages que traverse le pays qui explique leur présence sur les décharges publiques. «Je suis soudeur de formation, j’ai été libéré il y a déjà 2 ans mais fautes de moyens financiers du fait de la situation économique, je n’ai toujours pas pu ouvrir mon atelier», raconte Joël, un autre «archéologue de dépotoir» avec une charrette plein de sacs. Pour qui, la fouille des dépotoirs «est la seule source de revenu». Pourrait-on vivre de cela ? «Avec ce que je gagne après la vente des objets que je ramasse, je ne peux que subvenir à mes besoins primaires notamment manger et payer le loyer de plus en plus cher», précise-t-il. Un peu hésitant sur les chiffres que rapporte la vente des résidus de fer, de cannettes vides et autres objets plastiques, Idriss affirme gagner «par semaine, des sommes allant de 5000 à 10 000F et voire plus quand il a de la chance». Selon certains personnes, cette activité est certes, une source de revenu qui peut résoudre un tant soit peu la question du chômage, mais elle a plusieurs conséquences sur la santé sur lesquelles nous reviendrons dans une prochaine parution.

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