Hier, Me Lionel Agbo, avocat à la Cour, ancien conseiller spécial du président de la République et ancien porte-parole de la présidence de la République a reçu une convocation du Commissariat central de Cotonou. Il lui est demandé de s’y présenter ce jour à 7 heures pour affaire le concernant.
L’information a été portée à la rédaction de « La Nouvelle Tribune » par l’intéressé, Me Lionel Agbo, en personne dans la soirée d’hier, autour de 17 heures. Joint au téléphone un peu après 17 heures, cet ancien conseiller spécial du président de la République et ancien porte-parole de la présidence a affirmé qu’il « venait de recevoir une convocation du Commissariat central de Cotonou lui demandant de se présenter à 7 heures ce matin pour affaire le concernant.» Selon des sources concordantes, Me Lionel Agbo aurait été convoqué pour fournir des explications sur des déclarations qu’il a faites contre le pouvoir lors de sa conférence de presse de ce mardi 18 septembre au Codiam.
En effet, Mardi dernier, Me Agbo s’est prononcé au Codiam, face aux hommes des médias, sur l’actualité nationale. Au cours de sa conférence de presse, Il n’a pas ménagé la gouvernance Yayi. Pour Me Agbo, l’affaire de corruption dans le projet de construction du port sec de Tori est la preuve de la « grande corruption » qui gangrène l’entourage du chef de l’Etat. S’il trouve courageux les limogeages, il pense quand même que les cadres sanctionnés sont jetés en pâtures. Car il y en a plusieurs autres (cadres corrompus) au Palais de la Marina. Concernant le projet de révision de la Constitution, Lionel Agbo a révélé que des «gens sont dans l’ombre et travaillent pour le maintien du chef de l’Etat au pouvoir en 2016 par un mécanisme tronqué de révision de la constitution». « C’est un complot prémédité, car si le Bénin connaît une situation de trouble, cela ne profitera ni à l’opposition ni au peuple mais seul à l’Exécutif», a fait remarquer cet ancien proche collaborateur du président de la République à propos de la menace de déstabilisation de la République annoncée par un communiqué du ministre de l’Intérieur il y a quelques semaines. Pour rappel, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait annoncé que des opérateurs économiques prépareraient, avec le soutien de certains partis politiques et des milieux syndicaux, un complot contre la République.
Les rumeurs…et la convocation
Selon des informations publiées dans la presse hier, le chef de l’Etat aurait décidé de porter plainte contre Me Agbo, son ancien conseiller devant les tribunaux. Le président de la République se serait senti touché par certains de ses propos. Qui semblent avoir aussi fâché l’entourage du président de la République. Ce mercredi 19 septembre sur la télévision nationale (Ortb), Joseph Tamégnon, Conseiller technique à l’économie du président de la République avait déclaré que « ce que Me Lionel Agbo a fait est très grave. Ce qu’il dit est possible mais il faut qu’il en apporte la preuve. Il faudrait qu’il cite les noms des membres du cabinet présidentiel corrompus. S’il ne le fait pas c’est la justice qui va régler cette affaire là». Dans la journée d’hier, des rumeurs ont fait état de l’intention de Lionel Agbo de quitter le territoire. L’avocat aurait décidé de quitter le territoire national lorsqu’il a appris que le chef de l’Etat voulait le traduire en justice. «Faux», retorqua l’avocat. «A l’heure où ils me cherchaient à l’aéoport, je dormais tranquillement chez moi» a-t-il précisé. Une escouade de gendarmes aurait été envoyée à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin pour l’empêcher de quitter le territoire national. D’autres sources ont renseigné que dans la matinée de la même journée d’hier, le chef de l’Etat aurait instruit, par le biais de la Garde des Sceaux, le Procureur de la République d’interpeller Me Lionel Agbo. Mais le Procureur aurait évoqué une question de procédure. Il aurait dit que l’interpellation de Me Agbo ne pourrait arriver qu’à la suite d’une citation directe du chef de l’Etat. Des sources proches de Me Lionel Agbo ont annoncé que les avocats béninois se sont mobilisés pour soutenir leur confrère. Bon nombre d’entre eux se rendront ce jour au Commissariat central, apprend-on.
Affaire à suivre.