Sur ordre de personnes qui se sont identifiées comme agissant au nom du Palais de la présidence de la république, un embargo (vente et diffusion) a été mis sur la parution de votre quotidien de ce jour. Une parution essentiellement consacrée à un dossier spécial de 24 pages sur la révision de la Constitution du Bénin du 11 décembre 1990. Détails.
Depuis lundi 17 juin, nous, la rédaction de La Nouvelle Tribune bien évidemment, avons annoncé que notre parution de ce vendredi 21 juin sera entièrement consacrée à un dossier spécial de 24 pages sur la révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Cette décision, la direction éditoriale de votre quotidien l’a prise suite à la transmission le 06 juin d’un nouveau projet de loi portant révision de la constitution à l’Assemblée nationale par le Gouvernement. Le dossier ainsi annoncé, était composé entre autres d’opinions d’hommes politiques, de juristes constitutionnalistes et de citoyens lambda sur la question, sans oublier bien entendu des articles d’analyses et de commentaires produits par la rédaction pour disséquer ce nouveau projet de révision constitutionnelle et ses implications pour la démocratie béninoise. Dans la soirée d’hier, le dossier a été bouclé. Comme promis, cette parution « spéciale révision » devrait être dans les kiosques ce matin.
Mais voilà. Les ennemis de la diversité de pensée et d’opinion se sont interposés. Et ont gâché toute l’affaire. Tôt ce vendredi matin, des personnes s’identifiant comme agents du Palais de la Présidence de la République ont contacté la société chargée de la distribution de La Nouvelle Tribune pour lui intimer l’ordre de ne pas faire parvenir les journaux dans les kiosques. Malheur pour eux, les agents distributeurs étaient déjà tous sur le terrain. Comme s’ils étaient déterminés à mettre un embargo sur notre parution du jour, ces personnes se sont alors rendues dans les kiosques pour prendre possession de tous les numéros de la parution du jour. Ils sont allés encore plus loin dans leur vilenie. Ils ont interdit la diffusion du journal dans les revues de presse, aussi bien sur les radios qu’aux niveaux des différentes chaines de télévision.
Notre plume ne fléchira pas !
Le ton de ce sabotage avait déjà été donné dans la nuit d’hier. En effet, autour de 22h, au moment où nous faisions les derniers travaux de finition de la parution, des individus qu’on n’a pu apercevoir se sont rendu au parking du siège du journal pour une action de sabotage. Selles cassées ou déchirées, documents emportés, tableau de bord détruit. C’est l’état dans lequel ont été laissées les motos des journalistes encore présents à la rédaction à cette heure. Tout cela pour un dossier sur la révision de la Constitution qui gêne apparemment.
Le régime Yayi, apparemment, est déterminé à en finir avec tous les organes de presse qui sont critiques, mais honnête, vis-à-vis du Pouvoir. Ces organes de presse telle que votre quotidien, La Nouvelle Tribune, qui a décidé de rester fidèle à sa ligne éditoriale en refusant de s’adonner à ce jeu de propagande et de matraquage médiatique que Boni Yayi et les siens font subir aux Béninois. Un organe qui a décidé de servir de chien de garde de la démocratie et de la bonne gouvernance. Cet organe, La Nouvelle Tribune, est décidément dans le viseur du régime de la Refondation et de ses sbires. Et pourtant. Notre plume ne fléchira pas !