Affaire Patrice Talon : Angelo Houssou, la traque au-dela des frontières

Son malheur a commencé ce vendredi 17 Mai, où il a rendu son ordonnance de non-lieu dans les affaires Patrice Talon et Olivier Boko. Depuis, il est devenu la risée du gouvernement. Filé, persécuté et menacé, il a fini par s’exiler contre son gré, croyant pouvoir fuir l’enfer béninois. Mais aux Etats-Unis où il a atterri, après un circuit bien alambiqué, Angelo Houssou n’a toujours pas la paix.

Il vivait dans une ambiance de flicage permanent. Menaces de mort au téléphone, injures au passage, renforcement du système de filature autour de sa personne, relâchement dans son dispositif de sécurité… Angelo Houssou était dans un enfer au Bénin. Selon les confidences de ses proches, il ne vivait pas bien. «Il avait peur de tous ses proches, mangeait rarement à la maison et recevait très peu d’appels», déclare un de ses meilleurs amis. Le gouvernement travaillait aussi pour son isolement, en contraignant ses proches à l’abandonner. C’est le cas de son chauffeur qui a démissionné sans raison. Son garde de corps l’avait aussi lâché ainsi, quelques semaines avant. Il a compris que le gouvernement travaillait pour l’isoler avant de l’abattre. Il a fini par comprendre qu’il fallait prendre ses jambes à son coup. Mais, mal lui a pris. Arrivé aux Etats Unis, il est arrêté. Raison : visa non valide. Il avait reçu un visa de trois ans, lorsque le 17 mai il avait tenté de s’évader vers les Etats-Unis avant d’être arrêté par la Police. Mais, cette nuit là, son passeport avait été confisqué et le visa désactivé par le gouvernement. Il explique sa situation et demande un droit d’exil politique. Ayant suivi ses propos, le Service de l’immigration, les activistes des Droits de l’Homme se mobilisent pour que l’exil politique lui soit accordé. Mais, de Cotonou, Valentin Djènontin, le ministre de la Justice monte au créneau et savonne proprement ce juge. Il affirme que le sujet est inconséquent et corrompu, et rappelle qu’il n’était pas persécuté. Il invite les Autorités américaines à ne pas lui accorder l’exil, et exige son retour.

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