Suite à l’appel vendredi 14 février 2014 du président Lanoukovitch invitant l’Opposition à «faire des concessions», les manifestants ont dans la matinée de ce dimanche levé le siège à la mairie de Kiev. Le président ukrainien Viktor Lanoukovitch, désormais la tête hors de l’eau, peut prendre une bouffée d’oxygène.
Les opposants à son régime agonisant viennent en effet de lâcher du lest. Ils ont répondu favorablement à son appel du vendredi 14 février dernier les invitant à faire des concessions. Et dans la matinée de ce dimanche, les manifestants ont levé l’état de siège de la mairie de Kiev. Ce lieu devenu le symbole même de la contestation depuis son occupation le 1er décembre. Cette évacuation de la mairie de Kiev intervient alors qu’une nouvelle mobilisation populaire contre le président Viktor Ianoukovitch et son régime est prévue pour ce jour même à la place Maïdan, dans le centre de la capitale ukrainienne. Et c’est à juste titre que les observateurs de la vie politique ukrainienne voient en cette levée de siège de la mairie un acte plus stratégique que symbolique. Pour ces observateurs, l’évacuation de l’hôtel de ville de la capitale vise à satisfaire un préalable du régime Ianoukovitch pour l’amnistie des personnes interpellées lors des manifestations puis libérées, il ya quelques jours. Sans cette amnistie, ces opposants au président Ianoukovitch pourraient se retrouver sous les verrous pour une quinzaine d’années vues les accusations qui pèsent contre eux. Les propos confiés à l’Afp par l’un des lieutenants de la «révolution» ukrainienne semblent bien corroborer l’analyse des observateurs et la thèse de la stratégie. Pour ce lieutenant la seule option accordée au président Ianoukovitch est la démission pour ouvrir le boulevard àélection présidentielle anticipée, «la révolution ne fait que commencer».