Police nationale : sécurité « zéro »

Malfrats, vous avez dit ? Non, ils semblent de plus en plus être les maîtres de Cotonou. Ils sont au dessus même des policiers, devenus comme les citoyens lambda, leurs proies faciles. Sur les motos, kalachnikov en main, ils les neutralisent assez vite. Hier, ils en ont abattus trois. 

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Depuis qu’ils ont fait leur baptême de feu en tuant le brigadier de paix Sergio Dènon, l’exercice est devenu une routine pour eux. Et c’est pourquoi hier, ils ont réussi à abattre trois policiers tous armés et se sont même permis le luxe de partir avec l’arme d’un  d’eux. Une opération digne des polars réussis en plein cœur de Cotonou, au quartier Jéricho sans que le moindre policier audacieux, ni une mission spéciale de la police ne puisse réussir à leur stopper dans leur folle fuite. Peut être sont-ils déjà rentrés au Nigéria d’où ils viennent souvent et où ils seraient en traîn de partager leur butin tout en se moquant de ces petits flics impotents qu’ils abattent plus facilement que des perdrix.

On peut donc se poser une question banale. Avons-nous encore une police ? Oui  mais quelle police ? Une police impuissante, incapable et en panne de stratégie. Elle se fout pas mal de renseignements, encore moins d’un plan sécuritaire.  Ses têtes pensantes sont désormais au service des politiques. Elles n’ont plus le temps de s’occuper réellement de la sécurité. Au lieu d’être un système, une organisation, la police est devenue un assemblage hétérogène d’éléments aux intérêts divergents. Chacun s’organise pour instaurer son réseau de magouille et pour trouver ses « à côtés ». Très peu se préoccupent de combattre l’insécurité. Ils préfèrent intimider, gruger. Il est donc normal qu’ils ne voient plus les malfrats venir les tirer dessus. Sinon, c’est depuis plus de dix ans qu’elle sait bien que ceux qui nous tire dessus ici viennent de la direction mais elle n’a rien fait pour arrêter cela. Elle n’a rien fait pour contre carrer ça. A cette allure, le personnel de la police a besoin d’un réarmement moral, d’une nouvelle formation pour imposer une nouvelle éthique au sein de la corporation. Tant que ces problèmes ne sont pas réglés, ayons le courage de dire que nous n’avons pas de  police. Les achats d’équipements et le vote des statuts ne changeront guère la situation. 

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