Affaire Dangnivo : la Fesyntra-finances exige que le gouvernement retrouve le présumé assassin évadé

Depuis le mercredi 3 février 2015, l’affaire Dangnivo, cadre du ministère des finances disparu le 17août 2010, a connu un rebondissement. Codjo Cossi Alofa, le charlatan présumé assassin de Urbain Dangnivo s’est évadé de la prison civile de Missérété.

 

Le Bureau Exécutif de la Fédération des syndicats des travailleurs du ministère de l’économie et des finances (Fesyntra-finances) s’est réuni, hier mercredi 11 février 2015, pour analyser l’information donnée au sujet de «l’évasion». Dans un communiqué issu de cette réunion, le bureau rappelle du film de certaines incohérences qui mettaient déjà à nu une mise en scène. Le gouvernement étant le garant de la sécurité de cette prison, la Fesyntra-finances exige qu’il retrouve l’évadé. Le bureau invite par ailleurs tous les travailleurs à rester mobilise et de se tenir prêts à toutes actions en temps opportun. Lisez ci-dessous l’intégralité du communiqué

COMMUNIQUE AUX TRAVAILLEURS ET AU PEUPLE A PROPOS DE «  L’EVASION » DU PRESUME ASSASSIN DE PIERRE URBAIN DANGNIVO

Le Bureau Exécutif de la Fesyntra-finances s’est réuni ce jour mercredi 11 février 2015 pour analyser l’information donnée au sujet de « l’évasion » spectaculaire le 03 février 2015, de la prison de Missérété, du sieur Codjo Cossi ALOFA, charlatan et présumé assassin de  Pierre Urbain DANGNIVO, porté disparu le mardi 17 Août 2010 avec sa voiture. A l’issue de cette rencontre, le communiqué ci-après  a été rendu public.

1-         Le rappel du film de certaines incohérences qui mettaient déjà à nu une mise en scène.

Qu’il vous souvienne que, dès l’annonce de la disparition de Pierre Urbain DANGNIVO le 17août 2010 avec son véhicule, les travailleurs du Ministère en charge des finances, le 23 août 2010 ont donné l’alerte par un avis de recherche, suivi des actions diverses de protestations et avec l’appui de la presse privée, cette disparition est devenue un problème national.

La revendication essentielle se résumait ainsi qu’il suit : l’Etat étant garant de la sécurité des personnes et des biens, doit aider à rechercher et retrouver Pierre Urbain, en mettant en place une cellule de crise composée de militaires, gendarmes, policiers, douaniers, du procureur de la République et donner tous les moyens nécessaires pour accomplir sa mission.

Du 23 août au 31 août 2010,  le gouvernement fit la sourde oreille et ne donna aucune suite à cette revendication objet des différents mouvements. La Fesyntra  en application d’une recommandation de l’assemblée générale du 27 août saisit les confédérations et centrales syndicales de même que certaines organisations de la société civile. C’est alors que le Chef de l’Etat se décida  le 1er septembre 2010 par la facilitation du Président du Conseil Economique et Social de rencontrer les organisations syndicales. Le chef de l’Etat servira qu’il n’était ni au courant de la disparition de DANGNIVO  ni des mouvements au Ministère des Finances.

Le 19 septembre 2010 sur deux chaînes de télévision simultanément (ORTB et GOLF-TV) le conseiller spécial aux affaires politiques du Chef  de l’Etat le sieur Alexandre HOUNTONDJI et le DG/ ARCHA Maxime  HOUEDJISSIN déclarent péremptoirement que dans la famille DANGNIVO, c’est l’habitude des gens de cette famille de disparaître et de donner le cas de Joachim DANGNIVO le frère de Pierre  Urbain. La FESYNTRA- FINANCES dément et fait descendre  d’Abidjan  Joachim, à Cotonou et au sit- in du mardi 21 septembre 2010, le présente comme un trophée aux travailleurs et aux médias. Entre temps un évènement important s’était produit le 20 septembre 2010. Il s’agit de l’audience accordée par le chef de l’Etat à la famille DANGNIVO où le Président de la République demandait de prier et que s’il plaît à Dieu, on retrouverait  DANGNIVO sain et sauf.

Chose curieuse, le 27 septembre 2010, le journal l’Evènement du jour, le seul quotidien sur la kyrielle qui paraît au Bénin informe que Pierre Urbain DANGNIVO serait mort et que l’exhumation du corps est prévue l’après midi à Womey. Consternation, tristesse et désolation au ministère des finances. A 10 heures, la famille DANGNIVO informe la Fesyntra-finances qu’elle est invitée par le Ministre de la justice Grégoire AKOFODJI qui lui propose de faire une délégation pour assister à l’exhumation du corps  de leur fils. Une exhumation en catimini donc. Malgré cela, le lieu fortement militarisé fut envahi par une population curieuse et tous les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sans oublier des éléments de la garde présidentielle et le présumé assassin menotté.

  Le corps exhumé était dans un état de putréfaction avancée, et n’était même pas celui de DANGNIVO. C’est dans le rejet de cette scène macabre que sont intervenus  les propos du ministre de la justice, les condoléances du procureur de la République, et de l’Ambassadeur de France au Bénin qui a été reçu par le chef de l’Etat dans la soirée de ce 27 de retour précipité d’une tournée dans le nord du pays.

Le compte rendu de tant de contre vérités, de torture des travailleurs et des parents  ne pouvait ne pas surprendre et révolter tout démocrate et tout travailleur au sit-in du 28 septembre au MEF.

En réaction à cette mise en scène odieuse de l’exhumation, une gigantesque marche fut organisée le mercredi 6 octobre 2010  par les organisations syndicales du pays sur le ministère de la justice  pour exiger toute la lumière et la vérité sur l’affaire DANGNIVO et surtout que ce dernier soit retrouvé sain et sauf. La réplique maladroite du pouvoir  dans la même soirée est ce communiqué du ministre de l’intérieur interdisant  toutes manifestations de rue entrant dans le cadre de l’affaire DANGNIVO sur toute l’étendue du territoire national.

 Le mardi 12 octobre 2010, une marche  autorisée par la mairie de Cotonou pour la sauvegarde des libertés, organisée  par l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP) est interdite. La bourse du travail fut impénétrable et devenue un camp de concentration pour la police, la gendarmerie, l’armée. Même l’artillerie lourde a été déployée contre des manifestants pacifiques avec un seul objectif : réprimer et réduire les travailleurs et le peuple au silence pour que plus jamais on ne parle du dossier DANGNIVO.

Dans le journal l’Indépendant n°1009 El Hadj Diallo déclare l’affaire DANGNIVO une affaire non lieu. Le 09 janvier 2011, le conseiller technique du chef de l’Etat, aux affaires monétaires et bancaires Marcel de SOUZA déclare sur Golf TV que le dossier DANGNIVO sera vidé le 1er février 2011 devant la cour d’assises et que le corps exhumé à WOMEY est bel et bien celui de DANGNIVO selon les légistes allemand, français et béninois.

A sa suite le conseiller spécial Amos Elègbè déclare comme dans un aveu que chaque régime à ses scandales et que la disparition de DANGNIVO en constitue un sous le régime de YAYI. Et pour faire taire le peuple, la HAAC interdira l’évocation par les opposants des scandales comme l’affaire DANGNIVO,  ICC SERVICES, CEN-SAD etc. pendant la campagne électorale de 2011.

2-         L’âme innocente de Pierre Urbain DANGNIVO crie vengeance et comme l’œil de Caen suivant Abel

Tout le peuple  a constaté les immixtions répétées des conseillers spéciaux et du Chef de l’Etat lui-même dans ce dossier. Alors qu’une enquête était en cours, sans une décision du juge, le corps a été exhumé et placé sous scellé. En se substituant au juge, le Chef de l’Etat a fait recours aux médecins légistes français et allemands pour faire examiner ledit corps. On aurait même coupé les doigts de ce macchabée pour conclure qu’il serait bien le corps de DANGNIVO ;

Annoncé plusieurs fois malade et même mort dans cette prison de Missérété la plus sécurisée du Bénin pour ne pas dire de l’Afrique, c’est de l’évasion du présumé assassin qu’on nous parle aujourd’hui. Or, le procureur général de Cotonou dans sa conférence de presse en date du 23 juillet 2014 déclarait : «… pour l’affaire de l’ancien cadre du ministère de l’Economie et des Finances, Urbain Dangnivo porté disparu depuis le 17 août 2010, la procédure évolue normalement et n’est pas mise sous boisseau. Le dossier serait mûr et connaîtra bientôt de jugement. La grande difficulté de la justice est qu’elle n’est pas encore parvenue à mettre la main sur le cerveau présumé qui aurait assassiné ce cadre béninois » cf le journal la Nation n° 6036 du 24 juillet 2014.  Alors à qui profite l’évasion d’Alofa ? Comment a-t-il pu organiser cette évasion ? A-t-il été finalement tué ? Etait-il réellement l’assassin de Pierre, sinon après les différentes auditions, le cerveau présumé de l’assassinat dont parle le procureur général, serait-il différent du charlatan Alofa, un repris de justice qu’on nous avait présenté dans une bicoque  avoir tué son client et enterré dans sa concession ? A quel jeu veut jouer encore l’exécutif dans ce dossier à travers la conférence de presse du Ministre de la justice ?  Dans tous les cas la garde du prisonnier incombe entièrement au gouvernement qui doit répondre de ce qui est arrivé au détenu.  La fesyntra-finances, exige du gouvernement de retrouver Alofa. Le Bureau Exécutif demande aux travailleurs de rester mobilisés et de se tenir prêts en temps opportun à toutes actions.

Fait à COTONOU, le   mercredi 11 Février 2015                                                                                                    

Pour le Bureau Exécutif de la FESYNTRA-FINANCES

 Le Secrétaire Général Fédéral

 Laurent METONGNON

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