La décision prise par le bureau politique national de la Renaissance du Bénin le 19 janvier 2015 de rompre son partenariat avec la majorité présidentielle continue de faire des vagues. Après analyse, on se rend à l’évidence de la décision salutaire de Léhady Vinagnon SOGLO en mettant un terme à ce partenariat qui pendant 4 ans n’a fait que révéler la duplicité du président Boni Yayi. Celui-ci n’ayant pas rempli de manière franche sa part du contrat qui les liait.
C’est désormais un secret de polichinelle. La Renaissance du Bénin n’est plus membre de la Majorité présidentielle plurielle. Ainsi en a décidé le bureau politique national du parti dirigé par Léhady Vinagnon SOGLO. Quatre ans après avoir accepté la main tendue de Boni Yayi avec pour principale motivation, la préservation de la paix et de la cohésion nationale, les Houézèhouè se sont rendus à l’évidence du double langage du Chef de l’Etat qui selon certains analystes n’a œuvré que pour tenter de les déstabiliser. On se rappelle les attaques répétées des proches du pouvoir contre la RB en particulier contre son président Léhady Vinagnon SOGLO, par rapport à la gestion de la ville de Cotonou. Les cas des conseillers Fcbe et Frap sont encore vivaces dans les esprits. Des violations fragrantes des règles élémentaires d’un partenariat qui visiblement n’émouvaient pas trop le patron de la majorité présidentielle qui a toujours joué à la sourde oreille.
Des nominations pour fragiliser la RB dans ses fiefs traditionnels
Connu pour son penchant pour la politique de diviser pour régner, Boni Yayi n’a pas lésiné sur les moyens pour en finir avec la RB. Les nominations de Bernadin Aligbonon, coordonnateur des (FCBE) à Bohicon, au poste de Directeur Général du Fonds National pour l’Environnement et le Climat puis de Camille Agbossaga, un proche parent de dame Elisabeth Agbossaga de l’UDC-Nounagnon, un parti allié des FCBE, au poste de Directeur de l’Appui à la Salubrité Publique et au Maintien de la Propreté, une direction rattachée au ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement dirigé alors par la Renaissance du Bénin sont autant d’actes qui montraient déjà que Boni Yayi n’avait que faire de la RB. Son objectif a donc toujours été de combattre le parti. Sinon comment expliquer toutes ces nominations dont la finalité n’était que de fournir des moyens aux adversaires politiques de la RB dans l’un de ses fiefs notamment, le plateau d’Abomey. En effet, c’est connu de tous que dame Elizabeth Agbossaga a toujours livré un combat politique féroce au jeune Maire de Bohicon et Secrétaire Exécutif National de la RB, Luc ATROKPO pour tenter de lui arracher les rênes de la commune. Comment occulter les descentes répétées et propagandistes de Bernadin Aligbonon, à Bohicon et à Abomey avec pour objectif affiché, la démobilisation des militants des Houézèhouè ?
Pendant que Boni Yayi n’hésitait pas à « armer » les ‘’siens’’ contre les Renaissants, il éprouvait beaucoup de difficultés à respecter ses engagements vis-à-vis de la RB. On se rappelle qu’il a fallu que la presse tempête et tambourine pour que Mme Noëlie APITHY, militante de la RB soit enfin nommée Secrétaire Exécutif Permanent de la CENA plusieurs mois après l’installation de l’institution. Que dire de l’attitude de Boni Yayi et sa mouvance lors de la démission de trois députés membres du groupe parlementaire de la RB à l’Assemblée nationale ? Ils ont purement et simplement abandonné leur partenaire dans son « malheur ».
Tous ces faits mis bout à bout, montrent que Yayi et sa mouvance n’ont jamais été sincères dans leur partenariat avec la RB.
Démissionner ou dire adieu à la Marina
Au-delà de la nécessité qui était la sienne de mettre fin au marché de dupe que Boni Yayi a contracté avec lui, Léhady Vinagnon SOGLO avait l’obligation stratégique de se séparer du régime du changement devenu refondation, s’il compte maintenir ses chances d’accéder à la Marina. En effet, ça relève de l’utopie doublée d’illusion de penser que Boni Yayi portera un jour son choix sur le président de la RB pour être son dauphin en 2016. Et même si par un coup de folie, il en venait à prendre une telle décision, il lui restera à convaincre « les siens » du Bénin profond dont on connait les penchants pour le vote identitaire.