La scène politique du Bénin a enregistré, samedi dernier à la salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, la naissance d’un nouveau mouvement. Il se charge de porter le Général Fernand Amoussou, à la magistrature suprême en 2016.
Ce n’est pas encore une investiture. C’est juste un appel officiel, une volonté exprimée par des Béninois qui s’engagent à porter un de leur fils jusqu’à la marina à travers le Mouvement patrie et démocratie (MPD). Pour ce fait, ils sont venus de partout sur l’étendue du territoire national de sorte que la salle rouge soit devenue trop exigu pour les contenir. On lit sur les visages, la joie de vivre un évènement de taille. Comme Lyndon B. Johnson, ils sont convaincus qu’ «il n’y a aucun problème que nous ne pouvons résoudre ensemble et il y en a très peu que nous pouvons résoudre tout seul».
Un réseau, une synergie
Il n’est point donc question de douter de la volonté des hommes, femmes et jeunes de divers horizon qui ont effectué le déplacement. Ils sont venus pour mettre sur les fonts baptismaux le rassemblement de toutes les forces qui pensent que le Bénin doit se développer autrement. Car, selon Gaston Dossouhoui président du présidium, des gens sont restés insatisfaits par rapport à la manière dont on conduit le développement du pays. C’est alors qu’ils sont allés voir le Général qui a aussi exprimé des ambitions. Ce qui a permis le rassemblement du samedi dernier. Il s’agit pour du Mouvement patrie et démocratie (PMD) de mettre en réseau et en synergie les modestes moyens de chacun pour qu’ensemble ils puissent bâtir la nation en portant à sa tête un digne fils porteur de leurs idées. Et ce digne fils est bien le Général Fernand Amoussou.
Des témoignages et soutiens
L’homme n’est pas inconnu au bataillon. C’est fort de cela que Anne Codjo, représentante des jeunes est rassurée qu’avec le Général l’action prend le pas sur les discours fleuves sans lendemain. Elle porte la voix de cette jeunesse désabusée pour dire au Général que les jeunes vont le porter aussi loin qu’il le voudra. Les femmes n’en diront pas moins. «C’est un homme de confiance qui fait ce qu’il promet» s’empresse de dire la représentante des femmes madame Atchadé. Pour Charles Djrêkpo, le Bénin a un destin de chat. «Vous le lancez en l’air, il retombe sur ses pieds». Il indique que le temps est encore venu pour que le pays retombe sur ses pieds. Pour dire que l’homme de la situation est bien le Général Amoussou. Karimou Rafiatou, représentante des femmes baromètre invitent, quant à elle les militants du mouvement à être de vrais militants.
Triomphe et défis
C’est sur la muse d’une artiste que l’enfant attendu a fait son entrée dans la salle rouge du palais des congrès pour montrer à la tribune. Une tribune où figure un grand poster derrière le présidium. On y voit une photo de profil du général habillé avec soin, ses lunettes bien en place souriant, symbole de sa finesse et de sa rigueur. Sur le fond du poster, on a la couleur bleue signe de l’assurance et de la confiance qu’il a et qu’il véhicule et la couleur blanche, couleur de la colombe qui symbolise la paix. C’est dire qu’il est et reste un instrument, un artisan de paix.
Comme pour marquer la solennité de l’instant, tous se sont levés pour accueillir en roi, leur fils, héritier de leurs valeurs et aspirations. Leurs fils, porteur d’espoir d’un lendemain radieux où la prospérité partagée ne serait pas de vains mots faite de quelques poteaux électriques où de pose sans suite de premières pierres.
Et quand il a s’agit que le Général prenne la parole à l’unisson l’hymne national a été chanté signe de l’unité. C’est d’ailleurs l’un des principaux défis qu’entend relever le Général Fernand Amoussou. «Notre pays trouve son essence dans la communion de ses fils et cela ne se décrète pas. Elle se construit», laisse entendre le candidat ,calme et posé. Il s’engage aussi à proposer des solutions pour vaincre l’insécurité. Sur la question de la jeune démocratie béninoise l’officier supérieur trouve qu’il faut la pouponner afin de préserver les libertés individuelles et collectives. La question de la jeunesse ne doit plus être abordée sur l’angle politique mais il faut la poser en termes de l’essence même du développement du pays. La préservation des valeurs que sont entre autres, le respect du bien public, l’autodiscipline doit être au cœur des préoccupations comme les questions économiques. Il faut panser la précarité de l’énergie, des infrastructures.
Il termine en soulignant que «Le fondement de ma vie c’est servir mon pays, mes compatriotes». Et «si le rassemblement de ce matin vise à me demander de continuer, je ne déroberai pas». C’est donc officiellement entendu: le Général Fernand Amoussou sera sur la ligne de départ en 2016
Qui est-il?
C’est à Pierre Métinhoué, historien et professeur à l’Université d’Abomey-Calavi qu’il est revenu de présenter le candidat Fernand Amoussou. Il explique qu’il faille trouver parmi les nombreux prétendants celui qui, dans sa vie quotidienne et dans ses relations avec ses compatriotes a donné et donne la preuve de sa capacité à écouter les autres. Et l’auteur du livre Vaincre l’insécurité en Afrique, défis et stratégies a cette capacité. Né à Aplahoué le 25 juin 1955, le Général Fernand Amoussou a été chef d’Etat major général des forces armées béninoises entre 2000 et 2005. Il a commencé la force de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire d’avril 2005 à 2008. Le Général Amoussou s’est engagé dans l’armée à 19 ans après avoir obtenu le baccalauréat série C deux années plutôt. Il a été officier d’infanterie formé à l’école d’infanterie de Montpellier en France. Il est également diplômé de l’école d’Etat Major de Montaigne et de l’école supérieur de Guerre de Paris. Il a été auditeur des études stratégiques pour l’Afrique, les Etats-Unis et de l’institut des hautes études de défense nationale de Parme. Il détient en outre un diplôme d’ingénieur en électronique. Il a fait l’option de servir son pays dès le jeune âge. Il s’est illustré comme officier de très grande valeur. Il a été nommé directeur de planification de la coopération militaire au ministère de la défense nationale par le président Soglo en 1995. Jeune colonel, il est nommé à 42 ans chef d’Etat major de l’armée de terre par le président Kérékou. Trois ans plus tard il est nommé chef d’Etat major général des forces armées du Bénin. En même temps il est promu au grade de général de brigade. Il a mis en œuvre une grande réforme des forces armées béninoise afin de les transformer en une véritable institution républicaine et professionnelle. Il a fait tout ce qu’il a pu pour rendre opérationnelle le lycée militaire des jeunes filles de Natitingou qui a ouvert ses portes aux premières filles en 2001.
A ce rassemblement on a noté la présence de Alain Adihou, Toussaint Tchitchi, Arsène Gbaguidi, Dakpè Sossou, Théophile Montcho, Acakpo Jeanne, Essou Dansou, Béatrice Lakoussan …