Les agissements du gouvernement béninois ne sont de nature favoriser la manifestation de la vérité dans l’affaire Pays-Bas relative au détournement de l’aide néerlandaise. C’est que pense Michel Adjaka, le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab).
Dans un post sur sa page facebook, le magistrat est monté au créneau pour dénoncer une immixtion du gouvernement dans les différentes procédures judiciaires et parlementaires ouvertes suite à leur saisine. Michel Adjaka explique cette immixtion du gouvernement dans le judiciaire et le parlementaire par l’ouverture d’enquêtes parallèles. Dans le conseil extraordinaire du lundi 17 août dernier, il est clairement dit que « le Gouvernement a poursuivi en interne une enquête sur la question. La Gendarmerie a été instruite pour vérifier l’effectivité des 60 puits du programme qui pose problème. Les investigations de la Gendarmerie ont permis d’identifier 56 puits ».
Aussi, relève-t-on dans le communiqué de ce conseil extraordinaire qu’ « Une Commission du Génie militaire et du personnel du Bureau de l’Auditeur Général est également à pied d’œuvre sur le terrain pour une contre-expertise. ».
« Cette démarche, fait remarquer le président de l’Unamab, en plus de violer le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs est impropre à la manifestation de la vérité ». Mieux, elle n’est pas de nature à soigner l’image de notre pays sur l’échiquier international souligne Michel Adjaka qui indique dans « dans un État de droit, lorsque les institutions de contre-pouvoirs sont mises en branle, le minimum de confiance qu’elles doivent espérer de l’exécutif exige que celui-ci s’abstienne de toute initiative ».
Précisons que dans cette affaire de détournement de fonds, ce sont environ 8 milliards FCFA dont 2,6 milliards du contribuable néerlandais qui ont disparus. C’est pour ces faits de détournements que l’ex-ministre chargé de l’Eau, Barthélémy Kassa est poursuivi par l’Etat béninois.