Centrafrique : Bozize compromet la sortie de crise

Mauvaise nouvelle pour la paix en Centrafrique. L’ex-président centrafricain François Bozize a officiellement annoncé son retour au pays pour se porter candidat à la prochaine présidentielle.

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Une des deux têtes de ponts de la crise de laquelle le pays peine à sortir depuis 2013, François Bozize a indiqué qu’il sera le candidat de son parti, le Kwa na kwa (Knk). « Je vais rentrer le plus tôt possible s’il n’y a pas d’autres entraves » a-t-il dit à la Bbc arguant qu’il est un citoyen centrafricain en mesure de jouir de ses « droits civiques ». Chassé du pouvoir par les rebelles des ex-Séléka dirigé par son rival Michel Djotodia, François Bozize est accusé d’avoir aussi soutenu la milice anti-Balaka contre celui qui l’a renversé, occasionnant une flambée de violence dans le pays. Contre lui et certains de ses proches, pèsent des sanctions internationales à cause de ce soutien présumé à la Séléka.

Un retour explosif 

Ce retour imminent annoncé n’est visiblement pas de nature à consolider la paix sans laquelle l’élection prévue pour octobre ne peut se tenir. La paix encore fragile en Centrafrique pourrait voler en éclat si le président Bozize revenait effectiveUn retour explosif ment pour se porter candidat. Les rebelles Séléka qui l’ont chassé du pouvoir sont encore armés et continuent de semer la zizanie dans le pays. Ils n’hésiteront pas à se reconstituer pour s’opposer à son déplacement dans des zones qu’ils contrôlent.

Avec le retour de Bozize, il faudra aussi s’attendre à celui de son rival Michel Djotodia qui nourrit lui aussi l’envie de revenir diriger la Centrafrique. Une telle situation est potentiellement explosive et il faudra contraindre Bozize et Djotodia à rester à l’écart de l’élection afin de permettre à la Centrafrique de retrouver la paix. La communauté internationale et l’Union africaine devraient peser de tout leur poids pour que le retour annoncé de François Bozize ne vienne pas gâcher le travail abattu aux côtés de la transition dirigée par la présidente Cathérine Samba-Panza et son gouvernement pour colmater un pays déchiré.

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