Depuis ce mercredi, le Sénégal pleure Doudou Ndiaye Rose, une légende jusqu’alors vivante de la musique sénégalaise, reconnue partout dans le monde et visitée par des artistes, des amateurs de percussion africaine. Agé de 85 ans, l’homme est le plus grand batteur que le Sénégal vénère.
Pas que le Sénégal, mais le monde. Mamadou Ndiaye de son vrai nom, Doudou Ndiaye Rose était classé « trésor humain vivant » par l’Unesco. Son décès qui s’est répandu dans l’après-midi de ce mercredi est survenu après un malaise, 24 heures après le décès de l’un de ses vieux amis musiciens « Vieux Sing Faye ». Issu d’une lignée de griot, il avait de son vivant, confié que c’est à l’âge de neuf ans qu’il a commencé à battre le tambour après avoir été initié à l’âge de sept ans. Véritable chef d’orchestre, il est capable à lui seul de coordonner un groupe d’une centaine de batteurs sur des rythmes variés. Depuis l’annonce de son décès, les cris et les pleurs fusent de partout au Sénégal et au-delà du pays. Des témoignages de grands artistes n’en finissent pas de pleuvoir également. L’émotion déjà très vive, sera davantage à son inhumation prévue ce jeudi 20 août 2015 au cimetière musulman de Yoff à 11 heures, heure locale. Soudeur de profession, sa notoriété internationale aurait commencé avec l’accession à l’indépendance de son pays. Un fait qui illustre mieux son statut de légende, c’est depuis le jour de l’indépendance en 1960 qu’il fait chef-tambour des Ballets nationaux après avoir été repéré lors du défilé. Mais il faut dire que c’est dans les années 80, que tout son talent sera connu du monde avec sa prestation au festival Nancy Jazz pulsations et en 1989 à la célébration du bicentenaire de la révolution française. Il a également collaboré avec de très grands artistes comme Peter Gabriel, Alan Stivell. C’était tout simplement un vieux baobab dont le nom restera inoubliable quand on évoquera les grands noms de la musique du 20ème au 21ème siècle.