En deuxième partie de sa 67ème séance, le club press Café Médias-Plus a reçu en invité Emmanuel Golou, Président du PSD et de l’International socialiste. «Gouvernance politique, économique et sociale en République du Bénin depuis 1960: Lecture d’un social-démocrate», c’est le thème sur lequel le candidat aux élections présidentielles de 2016 a planché.
Une occasion qu’il a donc choisie pour partager avec les professionnels des médias, son rêve et ses ambitions pour un Bénin plus prospère et plus responsable vis-à-vis de son peuple.
L’idéologie de la «sociale démocratie» pour permettre au Bénin de définitivement tourner dos aux tergiversations économiques et à une pauvreté qui asservit de plus en plus sa population. C’est ce que propose le président Emmanuel Golou aux Béninois. Profitant de la tribune que lui a offerte le club press Café Médias Plus, il a insisté sur le fait que l’heure de changer de cap ; de dire adieu à 55 ans de politique à vue a sonné. Car, explique-t-il, « aussi vrai qu’il n’y a pas de science sociale sans doctrine, il n’y a pas de politique sans idéologie ». Et pour le Bénin, son pays, il faut désormais une politique qui repose sur la sociale démocratie dont l’objectif principal est l’efficacité économique au service de l’homme ; une politique qui refuse le capitalisme vorace et un communisme encombrant.
Certes, reconnaît l’homme, depuis 1960 des progrès sensibles ont été enregistrés, surtout au niveau démocratique de sorte à valoir au Bénin les félicitations de remarquables personnalités comme Barack Obama. Mais, de gros chantiers restent à ouvrir. Pour le président Emmanuel Golou, deux principaux défis sont à relever «l’efficacité économique et une meilleure distribution des revenus». Car, c’est une évidence qu’aujourd’hui au Bénin « la gouvernance économique ne marche pas », souligne-t-il. Il lui est absolument aberrant de voir que le pays depuis des années est adopté et se complaise dans un statut de spectateur. «Nous avons des potentialités que nous laissons de côté pour aller perdre notre temps dans la recherche de choses peu prometteuses », déclare le président du comité Afrique de l’International socialiste, bien embêté de constater comme la plupart de ses compatriotes que des deniers publics aient été investis dans la recherche d’hypothétiques gisements de pétrole. En 2015, les produits vivriers continuent de coûter chers malgré le potentiel agricole dont jouit le pays. « Le Bénin est un pays spectateur », signifie-t-il pour également dire son amertume voire l’incapacité des gouvernements successifs à aider le peuple béninois à pleinement profiter des atouts dont il dispose ; par exemple, du grand marché qu’il a sous la main du fait de sa proximité avec le Nigéria. «Nous sommes dans un grand marché, et nous devons en profiter», déclare l’invité avant de s’indigner des résultats d’un demi-siècle d’attentisme : « Pourquoi le Bénin depuis 1960 n’a pas retenu que nous devons être un pays purement bilingue afin de bien profiter de l’atout Nigéria ? ». Il est temps que les choses bougent.
Dans cette optique, il pense que l’énergie électrique doit cesser d’être considérée comme un « produit de bourgeoisie ». Pour lui, comme l’ont compris depuis longtemps les pays développés, c’est « un produit de développement ». En conséquence, une fois élu à la tête de l’Etat, il entend en faire sa principale priorité.
Une prospérité véritablement partagée
Si l’heure de bousculer les vieilles habitudes a sonné, c’est aussi le moment plus que jamais pour que les populations béninoises jouissent des fruits de leurs efforts quotidiens. Et pour cela, le candidat à la présidentielle de février prochain entend une meilleure distribution des revenus. En effet, aujourd’hui, pendant que les populations à la base et la classe ouvrière, pourvoyeuse de la richesse nationale, s’appauvrissent, « une minorité s’enrichit et peut aller en vacances où bon lui semble. Ce n’est pas normal », souligne Emmanuel Golou. Il faut désormais, qu’au lieu que la richesse nationale soit confisquée par une classe de privilégiés, faire en sorte que chaque citoyen béninois, où qu’il se trouve puisse gagner sa vie et s’épanouir. Ce disant, la question du chômage des jeunes qui, selon lui, crée imperceptiblement une frustration au niveau de la jeunesse en particulier, et du peuple en général, doit être traitée avec plus de rigueur et de stratégie. En même temps que l’entrepreneuriat des jeunes doit cesser de nourrir des visées populistes pour effectivement servir la cause d’une jeunesse de plus en plus désespérée, l’investissement du secteur privé doit être plus soutenu et encouragé. « Il n’y a pas d’investissements dans le pays, non seulement parce que les conditions n’y sont pas favorables, mais aussi parce que les comportements vis-à-vis des investisseurs les chassent », indique le président Emmanuel Golou. A cette allure, signifie-t-il, nous courons directement à la catastrophe.
Tout en mettant les jeunes au travail en leur accordant les outils nécessaires à la réalisation leurs rêves, il faut aussi, selon le président du Parti social-démocrate du Bénin, faire justice aux femmes en leur permettant de mieux participer à l’émergence de leur nation. C’est pourquoi, il propose un meilleur encadrement et une meilleure valorisation de la femme béninoise.
Renforcer les institutions et créer un Sénat
Pour un Bénin de type nouveau, qui renoue avec le développement, il est important que les institutions jouent au mieux leur rôle. Pour ce, le président Golou considère qu’il faut œuvrer à retrouver la confiance des Béninois dans leurs institutions et renforcer celles-ci sans aucunement porter la moindre entorse à la séparation des pouvoirs. Mieux, dit-il, il s’agit de la rendre plus effective.
Par ailleurs, il propose la création d’un Sénat, qui loin de devenir une institution budgétivore, permettra de mieux jouir des expériences des personnes qui ont servi longtemps leur pays et qui sont allées à la retraite. Elles sont encore nombreuses ces personnes capables de beaucoup apporter à leur pays. Il faut que le Bénin puisse profiter de tous les atouts qui sont à sa disposition. A travers cette sortie l’homme a montré sa maîtrise du pays et sa capacité de rassembleur