En 2006, son discours faisait rêver les Béninois. Près de 10 ans après, les deux quinquennats de Yayi sont passés sans séduire grand monde. Le parcours a été jalonné d’échecs. Comme le montre si bien le Ramu et le taux de croissance à deux chiffres, tous annoncés à grand bruit mais qui se sont révélés comme des fiascos.
Quel est le taux de croissance du Pib du Bénin en 2015 ? 5,6% selon les estimations de l’Institut nationale de la statistique et de l’économie(Insae). Pour 2006, la même structure l’annonce à 6%. Un chiffre qui reflète bien la tendance dans la sous- région même si certains pays comme le Niger sont un peu en avance sur les autres. Pourtant en 2006, lors des campagnes pour la présidentielle et au début de son quinquennat, Boni Yayi a proclamé partout le porter à deux chiffres. Beaucoup de Béninois l’ont cru, vu qu’il venait fraîchement de la Banque ouest africaine de développement où, disait-on, il avait eu un bilan élogieux. Près de 10 ans après, on constate toujours que le taux de croissance n’a guère atteint les deux chiffres. Au contraire, il a dégringolé pour se retrouver en dessous de 3% en 2011 avant de connaître une montée à partir de 2012. En 2013, une vilaine polémique avait eu lieu autour du taux de croissance du Bénin. Alors que le Gouvernement l’annonce à 5%, Bio Tchané dénonce une majoration de ce taux à la sortie d’une visite à radio Tokpa. A quelques mois de la fin de son mandat, ce taux est estimé à 6%.
Le second exemple est le Régime d’assurance maladie universelle Ramu). Lancée le 21 juin 2013, cette réforme a connu une grande campagne médiatique au niveau national. Les musiciens ont été mis à contribution pour la sensibilisation des populations. Une tournée nationale a été organisée avec des chanteurs de renom qui ont parcouru toutes les communes du Bénin pour chanter les merveilles et les avantages du projet qui doit aider les « gagne petit » à mieux se soigner. Des stands ont été ouverts un peu partout pour permettre aux artisans, petits ouvriers de rue, travailleurs de l’informel sans grand revenu et autres à aller s’inscrire à 1000F. On a même vu des hommes politiques financer l’inscription de certaines couches comme les conducteurs de taxi moto et autres. Mais c’est après plusieurs de propagandes coûteuses que le Gouvernement a compris que le Ramu n’était pas possible s’il n’est régi par une loi votée par l’Assemblée nationale. C’est alors que le gouvernement se précipite pour envoyer un projet de loi truffé d’insuffisances. Au cours des travaux en commission, les députés ont dénoncé ces lacunes de la loi. Ayant compris qu’un tel projet ne peut aboutir à un vote favorable en plénière, le gouvernement a retiré sa copie le 14 juillet 2014. Depuis, silence radio sur le projet qui n’a pu aboutir alors qu’il a été discuté en Conseil des ministres pour la première fois en 2008.